« Deux monstres ». Pour la députée Clémentine Autain, si le président russe Vladimir Poutine constitue une « menace pour l’Europe », la tension dans le monde « s’accélère parce que Donald Trump est venu lui prêter main-forte ». Une réunion entre Volodymyr Zelensky et les États-Unis doit se tenir ce mardi 11 mars, en Arabie saoudite, pour négocier la paix en Ukraine.
Mais pour la cofondatrice du mouvement « L’Après », le président de la République « n’a pas du tout pris la mesure de ce qu’il se passe comme rupture à l’échelle mondiale », lors de son allocution du mercredi 5 mars dernier. Si Emmanuel Macron a identifié une « menace russe » selon ses mots, le chef de l’Etat n’a pas « caractérisé le point de bascule aux Etats-Unis » depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a-t-elle ajouté. Or, pour la parlementaire, le projet « réactionnaire et ultralibéral » du président américain « est profondément dangereux pour le monde ».
Augmenter le budget de la défense « ne peut pas se faire au détriment du reste » pour la députée NFP
Dans le climat géopolitique tendu, le président de la République a annoncé lors de cette prise de parole des « investissements supplémentaires » en matière de défense. La députée du Nouveau Front populaire se dit « favorable » à l’augmentation du budget de la défense, mais sans oublier de « défendre notre modèle social ». Contrairement au chef de l’Etat, l’élue de Seine-Saint-Denis estime indispensable d’augmenter les impôts, notamment des plus fortunés, pour assumer cette hausse des crédits de la défense.
Malgré ce contexte économique, les discussions sur la réforme des retraites de 2023 doivent « évidemment » se maintenir, estime Clémentine Autain. Pour la députée, « Quel effort de solidarité sommes-nous prêts à consentir pour qu’on puisse partir à la retraite à un âge décent, et profiter des meilleures années de la retraite ? C’est ça le sujet ». En effet, le « conclave » sur la réforme des retraites annoncé par François Bayrou au mois de janvier a débuté ses discussions.
Clémentine Autain se dit « favorable » à une candidature unique à gauche pour la prochaine élection présidentielle
Enfin, la députée du Nouveau Front populaire s’est exprimée sur les divisions au sein de la gauche. Pour l’élue de Seine-Saint-Denis, si « le fascisme est à nos portes », il faut que l’ensemble de la gauche fasse « projet commun », et notamment en vue de la prochaine élection présidentielle en 2027. Sur notre plateau, elle se dit « favorable » à une « candidature unique des gauches et des écologistes ». Selon Clémentine Autain, une victoire de Marine Le Pen serait « dramatique pour les Français », mais représenterait également une « tragédie pour la paix dans le monde »
De son côté, Clémentine Autain ne s’est pas exprimée clairement sur ses ambitions personnelles. Mais la parlementaire reconnaît que son livre « L’avenir, c’est l’esprit public » (ed. Seuil) peut « fédérer » les gauches et « rassembler dans le pays ».