« Nous sommes aujourd’hui seuls ou presque face à des ennemis qui menacent nos projets, nos valeurs et surtout notre sécurité », alerte le sénateur Claude Malhuret, à l’occasion des questions d’actualité ce 13 novembre. Après l’élection de Donald Trump, le président du groupe Les Indépendants au Sénat s’inquiète : « Si les Etats-Unis et la Russie choisissent de négocier, ensemble et par-dessus notre tête, le dépeçage de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe, comment comptons nous réagir ? »
« Depuis février 2022, nous avons consacré à l’aide de l’Ukraine deux euros par mois et par Français »
Durant sa campagne, Donald Trump a en effet promis qu’il mettrait fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures ». Peu après son élection, le futur président américain s’est déjà entretenu au téléphone avec Volodymyr Zelensky, mais aussi avec Vladimir Poutine, selon des informations du Washington Post démenties par le Kremlin. En janvier 2025, une fois l’administration Trump au pouvoir, le montant de l’aide militaire américaine alloué à l’Ukraine pourrait être remis en cause.
À ce titre, Claude Malhuret appelle la France et l’Union européenne à renforcer leur soutien financier. « Il n’y a rien de plus dangereux que de croire que nous ne sommes pas en guerre contre les dictateurs qui sont en guerre contre nous et qui le disent. Pourtant, depuis février 2022, nous avons consacré à l’aide de l’Ukraine deux euros, l’équivalent d’un café, par mois et par Français. »
« C’est aux Ukrainiens qu’il appartient de décider des conditions et du moment d’ouvrir les négociations de paix »
Le ministre des Affaires étrangères l’assure, « 1 000 jours après le début de la guerre, le soutien de la France et de l’Europe ne faiblira pas, quelles que soient les décisions de l’administration américaine ». Devant les sénateurs, Jean-Noël Barrot a énuméré les mesures d’aides actuellement mises en place : des soldats ukrainiens « formés et équipés sur le territoire national » rejoindront le front « dans quelques jours », le pays devrait aussi recevoir 50 milliards d’euros d’aides des pays du G7 « financés par les revenus tirés des actifs russes gelés ».
Pour ce qui est de la posture américaine dans le conflit, le ministre se veut optimiste : « Je crois que Donald Trump est trop avisé pour abandonner les Ukrainiens en rase campagne. Ce serait avaliser la plus grande annexion territoriale de notre histoire récente, ce serait consacrer la loi du plus fort et précipiter l’ordre international dans le chaos ».
Pour Jean-Noël Barrot, Vladimir Poutine a pour le moment « lamentablement échoué à atteindre ses buts de guerre » et le temps des négociations n’est pas encore venu. « C’est aux Ukrainiens qu’il appartient de décider des conditions et du moment d’ouvrir les négociations de paix et c’est la responsabilité de leurs alliés de leur permettre de rentrer dans ces négociations en position de force », assure le ministre des Affaires étrangères.