Guerre en Ukraine : « Donald Trump est trop avisé pour abandonner les Ukrainiens en rase campagne », espère Jean-Noël Barrot

Après l’élection de Donald Trump aux États-Unis, le président du groupe Les Indépendants au Sénat Claude Malhuret appelle la France au sursaut dans son soutien à l’Ukraine. Le ministre des Affaires étrangères affirme que l’aide française et européenne « ne faiblira pas, quelles que soient les décisions de l’administration américaine ».
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Nous sommes aujourd’hui seuls ou presque face à des ennemis qui menacent nos projets, nos valeurs et surtout notre sécurité », alerte le sénateur Claude Malhuret, à l’occasion des questions d’actualité ce 13 novembre. Après l’élection de Donald Trump, le président du groupe Les Indépendants au Sénat s’inquiète : « Si les Etats-Unis et la Russie choisissent de négocier, ensemble et par-dessus notre tête, le dépeçage de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe, comment comptons nous réagir ? »

« Depuis février 2022, nous avons consacré à l’aide de l’Ukraine deux euros par mois et par Français »

Durant sa campagne, Donald Trump a en effet promis qu’il mettrait fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures ». Peu après son élection, le futur président américain s’est déjà entretenu au téléphone avec Volodymyr Zelensky, mais aussi avec Vladimir Poutine, selon des informations du Washington Post démenties par le Kremlin. En janvier 2025, une fois l’administration Trump au pouvoir, le montant de l’aide militaire américaine alloué à l’Ukraine pourrait être remis en cause.

À ce titre, Claude Malhuret appelle la France et l’Union européenne à renforcer leur soutien financier. « Il n’y a rien de plus dangereux que de croire que nous ne sommes pas en guerre contre les dictateurs qui sont en guerre contre nous et qui le disent. Pourtant, depuis février 2022, nous avons consacré à l’aide de l’Ukraine deux euros, l’équivalent d’un café, par mois et par Français. »

« C’est aux Ukrainiens qu’il appartient de décider des conditions et du moment d’ouvrir les négociations de paix »

Le ministre des Affaires étrangères l’assure, « 1 000 jours après le début de la guerre, le soutien de la France et de l’Europe ne faiblira pas, quelles que soient les décisions de l’administration américaine ». Devant les sénateurs, Jean-Noël Barrot a énuméré les mesures d’aides actuellement mises en place : des soldats ukrainiens « formés et équipés sur le territoire national » rejoindront le front « dans quelques jours », le pays devrait aussi recevoir 50 milliards d’euros d’aides des pays du G7 « financés par les revenus tirés des actifs russes gelés ».

Pour ce qui est de la posture américaine dans le conflit, le ministre se veut optimiste : « Je crois que Donald Trump est trop avisé pour abandonner les Ukrainiens en rase campagne. Ce serait avaliser la plus grande annexion territoriale de notre histoire récente, ce serait consacrer la loi du plus fort et précipiter l’ordre international dans le chaos ».

Pour Jean-Noël Barrot, Vladimir Poutine a pour le moment « lamentablement échoué à atteindre ses buts de guerre » et le temps des négociations n’est pas encore venu. « C’est aux Ukrainiens qu’il appartient de décider des conditions et du moment d’ouvrir les négociations de paix et c’est la responsabilité de leurs alliés de leur permettre de rentrer dans ces négociations en position de force », assure le ministre des Affaires étrangères.

Partager cet article

Dans la même thématique

Chile Election
3min

International

Présidentielle au Chili : 35 ans après la fin de la dictature de Pinochet, l’extrême droite pourrait revenir au pouvoir

Les candidats de droite et d'extrême droite réunissent 70 % des voix lors de ce premier tour de l’élection présidentielle chilienne malgré l’arrivée en tête, avec 26,85 %, de la candidate communiste de la coalition de la gauche, Jeannette Jara. Mais elle dispose de peu de réserves de voix comparée au candidat d’extrême droite José Antonio Kast qui récolte 23,92 % des suffrages.

Le

Volodymyr Zelensky Arrival Visit – Villacoublay
4min

International

Guerre en Ukraine : Volodymir Zelensky s’engage à acheter jusqu’à 100 avions Rafale à la France

« Un accord historique ». Ce sont les termes de Volodymyr Zelensky pour qualifier l’accord de coopération signé entre Kiev et Paris. Pour sa neuvième visite en France depuis le début de l’invasion russe, le président ukrainien, s’est aussi engagé, dans une lettre d’intention, à acheter 100 chasseurs Rafale à la France, pour un montant de 15 milliards d’euros.

Le