Guerre en Ukraine : François Bayrou confirme la tenue d’un débat au Parlement sur la sécurité en Europe

Interrogé sur les conséquences géopolitiques du retournement de la position américaine sur l’Ukraine, François Bayrou a détaillé la stratégie de la France et de l’Europe pour construire une défense autonome. Un débat sur le sujet aura lieu au Parlement en mars.
Louis Mollier-Sabet

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Interrogé à cinq reprises sur le sujet lors des questions d’actualité au gouvernement, François Bayrou a confirmé la tenue d’un débat au Parlement sur « les conséquences du contexte géopolitique », alors qu’une nouvelle réunion sur l’Ukraine avec des pays européens se tiendra ce mercredi soir à l’Elysée. « Je vous confirme que le gouvernement organisera un débat en vertu de l’article 50-1 de la Constitution pour que nous examinions ensemble les données de la situation […] créée par les prises de position de l’administration américaine » a répondu le Premier ministre au sénateur socialiste Jean-Marc Vayssouze-Faure, en mettant en avant un plan « double », au niveau européen comme au niveau national. « Il n’y aura pas de position européenne assez ambitieuse si la France elle-même n’a pas réussi à trouver l’élan qui devrait être le sien », a-t-il ajouté.

En ouverture de la session de question d’actualité au gouvernement, le président Larcher avait salué la présence d’une délégation de députés ukrainiens en rappelant « qu’il ne peut y avoir de négociation sans la participation de l’Ukraine et de l’Union européenne. »

Une référence aux propos tenus tant par Donald Trump à Mar a Lago que par J. D. Vance à Munich, qui ont aussi soulevé des interrogations chez Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants : « Mercredi dernier, un simple coup de fil entre Trump et Poutine a transformé l’Europe en paillasson et l’Ukraine en otage d’un pacte honteux. […] A Munich, son numéro 2, le génie des Appalaches, qui a soutenu l’assaut du Capitole, a osé nous donner des leçons de démocratie. »

« Les Etats-Unis sont-ils encore nos alliés ? »

« Les Etats-Unis sont-ils encore nos alliés ? » a aussi interrogé François Patriat, président du groupe RDPI. Ce proche du Président de la République a « salué les initiatives du Président de la République depuis 2017 pour créer une défense européenne », alors que l’Europe se trouve d’après lui « à la fin d’une époque » et à « la croisée des chemins. »

François Bayrou leur a répondu en reconnaissant un « basculement du monde » avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine, reprenant l’expression de sa déclaration de politique générale. « On pensait depuis la fin de la Guerre froide que la planète serait régie par le droit, qu’une loi internationale permettait à chacun de trouver son développement. C’est cela qui a été renversé par Poutine », a développé le Premier ministre, évoquant son « désarroi » que se soit joint à ce « basculement » la voix du 47e président des Etats-Unis.

« L’Ukraine se retrouve abandonnée par le principal pays signataire de l’accord de l’OTAN, qui entre en dialogue avec l’agresseur contre la victime, pour se partager la zone », a déploré François Bayrou. En guise de « plan », le Premier ministre compte sur « la volonté politique de construire une défense qui ne dépende pas des autres, quels que soient les autres », en soulignant les implications technologiques et économiques d’un tel effort.

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