C’est un pas de plus dans le chemin long et tortueux vers la paix en Ukraine. Jeudi, la « Coalition des volontaires » se réunira à Paris en présence de Volodymyr Zelensky, convoquée par Emmanuel Macron et Keir Starmer, le Premier ministre britannique.
Cette instance, lancée le 17 février 2025 entre autres par la France, rassemble une trentaine de membres, en grande majorité des pays européens. Mais elle compte aussi des organisations comme l’Union européenne ou l’Otan, ou encore des pays hors de l’Europe comme l’Australie et le Canada. La raison d’être de cette coalition est de réunir les acteurs qui soutiennent militairement l’Ukraine.
« On est prêts à donner ces garanties de sécurité »
Après la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 15 août dernier en Alaska, au cours de laquelle le président américain n’était pas parvenu à arracher les prémices d’un accord de cessez-le-feu au chef du Kremlin, et après la réunion de chefs d’Etats européens avec le même Donald Trump trois jours plus tard, cette nouvelle réunion veut apporter un message politique clair concernant les garanties de sécurité que les alliés de l’Ukraine lui ont promis en cas de cessez-le-feu. « On est au terme des travaux techniques et on est prêts à donner ces garanties de sécurité », explique une source de l’Elysée proche du dossier.
En clair, les pays de la coalition se disent prêts à soutenir l’armée ukrainienne sur le sol, dans les airs et dans les mers afin qu’elle ne cède pas face à la Russie, mais ils veulent aussi signifier à Vladimir Poutine que s’il venait à agresser à nouveau l’Ukraine après un cessez-le-feu, « il aurait à compter sur [leur] engagement ». Ces derniers insistent sur la nécessité, avant toute chose, de parvenir à ce cessez-le-feu.
Garanties de sécurité : « Donald Trump a dit aux leaders européens le 18 août qu’il était prêt à réfléchir et à y travailler »
Le président russe n’est pas le seul destinataire du message que veulent envoyer ces pays ce jeudi. Les Américains, dont la position de soutien à l’Ukraine est, pour dire le moins, difficile à prédire, sont au cœur du message que veulent envoyer Emmanuel Macron et ses alliés. « Nous sommes capables de tenir les engagements pris à l’égard des Etats-Unis, à charge pour eux d’augmenter ou de maintenir la pression sur la Russie pour obtenir le cessez-le-feu », détaille notre source élyséenne. Un message qui pourrait bien être entendu, car les Américains seront « très certainement » associés aux travaux de jeudi, sans que les modalités de leur participation ne soient bien connues. Ce que visent les membres de la coalition, c’est l’affichage clair de la part de Donald Trump que les Etats-Unis empêcheront net une violation d’un éventuel cessez-le-feu de la part de Vladimir Poutine. Du côté de l’Elysée, on se montre plutôt confiant : « Donald Trump a dit aux leaders européens le 18 août qu’il était prêt à réfléchir et à y travailler », affirme-t-on au palais. Par ailleurs, ce dernier a fait du cessez-le-feu en Ukraine l’un de ses chevaux de bataille dès sa campagne électorale.
« L’Ukraine est une question générale et le camp de la paix, c’est nous »
Enfin, la réunion de la coalition des volontaires a lieu quelques jours après la venue en Chine de Vladimir Poutine, mais aussi du Premier ministre indien Narendra Modi pour un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai. Sans vouloir voir dans cet événement un soutien à Vladimir Poutine de la part des participants, l’un des objectifs de la réunion de jeudi est d’affirmer à ces pays, qui se tiennent officiellement éloignés du conflit en Ukraine, que « l’Ukraine est une question générale et que le camp de la paix, c’est nous ».
Pas d’annonce précise concernant les capacités et les moyens déployés à attendre à l’issue de la réunion de jeudi, mais un message politique. Avant de coprésider la réunion de la « Coalition des volontaires » jeudi, Emmanuel Macron s’entretiendra avec Volodymyr Zelensky la veille au soir.