Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Hamas, Gaza, Tsahal… Le conflit israélo-palestinien en 10 mots-clefs
Par Romain David
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L’offensive surprise du Hamas, samedi 7 octobre, a ouvert une nouvelle page dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Un dernier bilan fait état de plus de 1 200 mortes du côté de l’Etat hébreu. Tel-Aviv a lancé sa riposte, d’abord par une série de raids aériens sur la bande de Gaza, avant d’ordonner le « siège complet » de cette enclave contrôlée par les islamistes.
Pour tout comprendre de l’évolution de cette crise, la plus violente des dernières décennies, Public Sénat a dressé un petit lexique des principaux termes à connaître :
Autorité palestinienne
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’ONU propose la partition des territoires de l’ancienne Palestine, occupés depuis la chute de l’Empire ottoman par l’armée britannique. L’objectif est de créer deux Etats dans la région, l’un hébreu, l’autre arabe. Seul Israël voit le jour, le 14 mai 1948, dans la mesure où les populations arabes et les pays voisins s’opposent au scénario proposé par les Occidentaux. L’Etat palestinien n’a donc pas de véritable existence juridique, même s’il est reconnu par 138 pays, principalement par le monde arabe et sur le continent africain. Toutefois, les pays occidentaux ont tissé au cours des cinquante dernières années des liens diplomatiques plus ou moins suivis avec les principaux leaders palestiniens, dans la perspective d’un règlement au conflit qui les oppose à Israël.
Depuis le début des années 1990 et la signature des accords d’Oslo II, la formule « Autorité palestinienne » est utilisée, notamment dans le langage diplomatique, pour désigner la structure gouvernementale qui administre les populations arabes résidant dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est. L’Autorité palestinienne dispose d’une assemblée et d’un président élu, mais plus aucune élection législative n’a eu lieu depuis 2006, année où le mouvement islamiste Hamas décroche la majorité absolue des sièges. En poste depuis 2005, Mahmoud Abbas est l’actuel président de l’Autorité palestinienne.
Bande de Gaza
La bande de Gaza est une enclave palestinienne de 365 km², coincée entre la Méditerranée à l’ouest, Israël au Nord et l’Egypte au sud. Elle est peuplée de 2 millions d’habitants. En 1967, après la guerre des Six Jours, qui oppose Israël à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie, le territoire passe sous occupation israélienne. L’armée s’y retire en 2005, après la seconde Intifada. Depuis la prise de contrôle de la zone par le Hamas, dans la foulée des élections de 2006, Israël impose avec le soutien de l’Egypte un blocus commercial et énergétique à la bande de Gaza.
Hamas
Le Hamas est la branche armée du mouvement islamiste Frères musulmans, né en Egypte. Considéré comme une organisation terroriste par la plupart des pays occidentaux, dont l’Union européenne, le Hamas est principalement implanté dans la bande de Gaza, où il se développe à la fin des années 1980, à la faveur de la première Intifada. Il y prend le pouvoir en 2006, après avoir décroché 56 % des suffrages aux dernières élections législatives palestiniennes, supplantant le Fatah, le parti nationaliste fondé par Yasser Arafat.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP)
Né dans les années 1960, L’OLP rassemble plusieurs organisations politiques palestiniennes, dont la principale est le Fatah, à des fins paramilitaires contre l’occupation israélienne. En 1988, l’OLP annonce renoncer aux actions terroristes. Elle reconnaît le droit d’Israël de « vivre en paix et en sécurité », dans le cadre d’un processus de normalisation amorcée une quinzaine d’années plus tôt, lorsqu’elle est devenue le principal représentant du peuple palestinien auprès de l’ONU. En 1996, l’OLP modifie sa charte fondatrice, supprimant les articles qui réclamaient la destruction d’Israël. L’OLP a été dirigé de 1969 à 2004 par Yasser Arafat, Mahmoud Abbas lui a succédé.
Intifada
En arabe, Intifada signifie « soulèvement ». Ce terme désigne plusieurs épisodes de rébellion des populations palestiniennes contre l’occupant israélien. La première Intifada éclate en 1987 dans la bande de Gaza, elle est parfois désignée comme « la guerre des pierres » pour dénoncer le déséquilibre entre les manifestants arabes et la répression par l’armée israélienne. La seconde Intifada se déroule de 2000 à 2005, elle a eu pour déclencheur la visite du Premier ministre israélien de l’époque, Ariel Sharon, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, un déplacement alors considéré par les populations arabes comme une provocation.
Tsahal
C’est par ce nom qu’est désignée l’armée israélienne. Tsahal est l’acronyme de « Tsva ha-Haganah le-Israël » qui signifie en hébreu « armée de défense d’Israël ». L’armée israélienne est souvent considérée comme l’une des mieux dotées au monde, notamment dans le domaine de la défense aérienne. Jusqu’à la fin des années 1960, elle a largement bénéficié d’un accord de coopération militaire avec la France. Après la guerre des Six Jours en 1967, et le positionnement très critique de Paris, Tel-Aviv fait le choix de développer de nouveaux partenariats avec les Etats-Unis.
Selon le site américain Global Firepower, qui publie chaque année un classement des forces armées dans le monde, Israël compterait 170 000 soldats actifs, auquel peuvent s’ajouter 445 000 réservistes. Soit, au total, un peu plus de 7 % de la population israélienne engagée dans la défense militaire du pays.
Dôme de fer
Le « dôme de fer » est le surnom donné au système de défense aérien d’Israël, déployé en 2010 pour intercepter les tirs de missiles et de roquettes lancés par le Hamas depuis la bande de Gaza, mais aussi par les islamistes du Hezbollah depuis le Liban. Il se compose principalement de radars et de lance-missiles mobiles. Lors des tensions de l’été 2022, le dôme de fer parvient à intercepter 96 % des roquettes tirées depuis Gaza vers Israël. Ce week-end, ce système de défense semble toutefois avoir été dépassé par le très grand nombre de roquettes tirées en quelques heures – environ 5 000 – et par des tirs de basse altitude, capables de passer sous la vigilance des radars.
Likoud
Le Likoud est le parti politique du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Classé à droite, il est depuis la fin des années 1970 l’un des trois partis qui dominent la vie politique israélienne. Ces dernières années le Likoud s’est allié avec des partis ultraorthodoxes et plusieurs formations d’extrême droite, pour aboutir, après les élections législatives de 2022, à la formation du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.
Kibboutz
En Israël, un kibboutz est une exploitation agricole qui s’organise en communauté, et dont le fonctionnement est largement inspiré par les doctrines socialistes de la fin du XIXe siècle. « Kibboutz » signifie « ensemble » en hébreu. Les revenus générés sont versés dans un fond commun. Quel que soit leur emploi, tous les membres de la communauté sont rémunérés sur la même base salariale, réajustée selon la taille des familles. Toutefois, les Kibboutz ont largement évolué au cours des années 1990, prenant un virage libéral plus ou moins prononcé selon les exploitations. Environ 1 % de la population israélienne vit dans des kibboutz, on en compte 250 sur le territoire israélien.
Knesset
La Knesset – « assemblée » en hébreu – désigne le parlement israélien. Installée depuis 1949 à Jérusalem, cette institution monocamérale est composée de 120 députés élus au scrutin proportionnel plurinominal pour un mandat de quatre ans. La Knesset détient le pouvoir législatif, elle est actuellement dominée par le Likoud de Benyamin Netanyahou et ses alliés d’extrême droite. Le prochain renouvellement aura lieu en 2026.
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