Une riposte en préparation. L’Union européenne compte imposer d’ici à « fin avril » des contre-mesures commerciales après l’annonce par Donald Trump, mercredi 2 avril, de la hausse des droits de douane sur les produits européens exportés sur le sol américain. L’ensemble des biens européens seront désormais taxés à hauteur de 20% par Washington. « C’est une catastrophe pour l’Europe, le monde, mais aussi pour les États-Unis qui vont très certainement connaître des difficultés économiques dans leur propre pays », analyse la présidente de la commission des affaires économiques au Sénat, Dominique Estrosi-Sassone (LR).
Alcools, aéronautique, industrie du luxe… De nombreux secteurs français risquent de connaître d’importantes conséquences sur leurs affaires. « Tout cela a des répercussions très difficiles, très compliquées pour notre économie », poursuit la sénatrice des Alpes-Maritimes, interrogée au micro de Public Sénat. L’élue cite plus particulièrement le cas des producteurs de vins ou de spiritueux, comme le cognac, déjà menacé par des surtaxes chinoises. Le président de la République Emmanuel Macron réunira à l’Élysée ce jeudi à 16 heures l’ensemble des filières qui devraient être touchées par ces droits de douane.
Contre-mesures douanières à définir
Au sein de la chambre haute, Dominique Estrosi-Sassone précise qu’une réflexion est également en cours pour travailler avec les parlementaires sur cette problématique. Le lancement d’une mission d’information sur le commerce international au Sénat est donc en projet, précise la sénatrice. Une initiative coordonnée entre la commission des affaires économiques, celle des affaires européennes et celle des affaires étrangères et de la défense. « On nommera les rapporteurs le plus rapidement possible pour qu’ils puissent commencer leurs travaux », ajoute-t-elle.
L’objectif d’une telle mission ? Que le Sénat puisse être « force de proposition » afin de contribuer à la réponse à apporter aux nouveaux tarifs douaniers américains. Selon Dominique Estrosi-Sassone, il s’agira de participer à la définition du périmètre de riposte à établir envers Washington, sans que cela puisse être néfaste aux entreprises françaises. « On voit que si la teinte de la cible est mal positionnée, cela peut aussi avoir d’autres incidences sur notre économie locale et française », explique la responsable.