Le texte de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, finalisé le 6 décembre, a été dévoilé cette semaine par la Commission européenne. Il prévoit une réduction drastique, voire la suppression des droits de douanes sur des quotas de produits fabriqués de part et d’autre de l’Atlantique. La France continue de s’opposer à ce texte, alors que les volumes de denrées agricoles concernés soulèvent l’inquiétude de nombreuses filières.
« Il faut continuer à dire que cette guerre est horrible » : le témoignage fort d’un maire ukrainien invité au Congrès de l’AMF
Par Théodore Azouze
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Mille jours après l’invasion russe de l’Ukraine, leurs témoignages sont toujours aussi importants. Plusieurs maires ukrainiens étaient invités au 106ᵉ Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité, qui s’ouvrait ce mardi à Paris. Les édiles de Lviv, à l’ouest du pays, et de Marioupol, ville du sud-est assiégée par les troupes du Kremlin, étaient notamment présents. Borys Filatov, maire depuis 2015 de la ville de Dnipro, près d’un million d’habitants avant la guerre, a également fait le déplacement.
L’élu, par ailleurs ancien député au parlement ukrainien, a assisté à la mi-journée à l’ouverture des « Assises franco-ukrainiennes des collectivités locales ». Il a pu rencontrer plusieurs responsables politiques français pour échanger sur le quotidien toujours très difficile des habitants de sa région. « Il est très important qu’on continue à dire à tous les citoyens, français et européens, que cette guerre est horrible, explique Borys Filatov au micro de Public Sénat. On veut parler aux hommes et femmes politiques de ce conflit, de ces milliers de gens qui sont bombardés tous les jours dans leurs appartements et qui se retrouvent à la rue. »
Une ville aux dizaines de milliers de réfugiés
Dnipro, autrefois fleuron industriel du centre de l’Ukraine, est aujourd’hui « entourée par trois fronts », souligne son maire. Surtout, elle n’est éloignée que d’environ 130 kilomètres du champ de bataille. La ville a été bombardée à de nombreuses reprises depuis le début du conflit, il y a presque trois ans. De nombreux habitants de Marioupol, tombée aux mains des Russes en mai 2022, ont fui à Dnipro pour se mettre à l’abri. Selon Borys Filatov, « 196.000 réfugiés » y sont officiellement accueillis. Mais impossible de savoir combien de personnes sont en réalité arrivées sur place : « Nous ne pouvons même pas les compter », estime le dirigeant.
Le Congrès des maires est aussi l’occasion de rappeler concrètement comment les aides françaises sont utilisées dans le pays pour soutenir le pouvoir ukrainien. Le temps d’échange consacré à l’Ukraine durant l’événement prévoyait d’ailleurs une discussion autour du « renforcement des partenariats entre les collectivités françaises et ukrainiennes ». « Grâce à la France, nous avons reconstruit des habitations pour les gens venus se réfugier depuis Marioupol, expose Borys Filatov. 260 personnes ont déjà été logées grâce à ces investissements et 200 habitations vont être bientôt livrées. »
Alors que Kiev craint de voir l’aide des États-Unis fondre une fois Donald Trump arrivé au pouvoir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé ce mardi que 2025 sera une année déterminante pour le « destin de la Nation tout entière ». « Dans les moments décisifs, qui arriveront l’année prochaine, nous ne devons permettre à personne dans le monde de douter de la résilience de notre État tout entier », a-t-il exhorté devant les parlementaires ukrainiens. Pour la première fois, les troupes du pays ont tiré ces dernières heures des missiles américains à longue portée ATACMS sur le territoire russe, après avoir obtenu l’accord de Joe Biden ce week-end pour les utiliser. Le Kremlin a promis une réponse « appropriée » à ces frappes.
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