« Il ne peut pas y avoir de paix sans l’Ukraine à la table des négociations » : le message des parlementaires ukrainiens, en visite au Sénat

Sous l’impulsion de Donald Trump, les discussions pour un cessez-le-feu en Ukraine débutent, sans pour le moment associer Kiev et Bruxelles. En visite au Sénat, une délégation parlementaire ukrainienne appelle l’Union européenne à faire « tout ce qu’elle peut avec l’Ukraine, pour jouer un rôle clé dans les négociations ».
Rose-Amélie Bécel

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« Il n’y a pas de solution facile à ce conflit », met en garde Liudmyla Buimister, élue de la Rada, le Parlement ukrainien. La présidente du groupe d’amitié Ukraine-France est en visite à Paris et de passage au Sénat, sur l’invitation du groupe d’amitié de la chambre haute, avec une délégation de parlementaires.

Au même moment, plusieurs dirigeants européens sont aussi présents à Paris, conviés à une réunion d’urgence à l’Elysée pour convenir d’une position commune sur la participation de l’UE à la résolution de la guerre. « Notre objectif, c’est que l’Europe fasse tout ce qu’elle peut avec l’Ukraine, pour jouer un rôle clé dans les négociations », explique Liudmyla Buimister.

Pour le moment, le processus de paix initié par Donald Trump lors d’un appel avec Vladimir Poutine semble en effet se nouer sans l’Union européenne. Ce 18 février, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio doit rencontrer le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov en Arabie saoudite. Présent à Riyad le lendemain, Volodymyr Zelensky appelle aussi les Européens à éviter la conclusion d’un accord avec la Russie, « dans le dos » de l’Ukraine.

« C’est le peuple ukrainien qui aura le dernier mot, aucun acquis ne peut être négocié sans lui »

« Il ne peut pas y avoir de paix sans l’Ukraine à la table des négociations et lors de la signature des accords. Sans l’Ukraine dans les discussions, il n’y a aucune garantie que la paix arrivera et qu’elle tiendra sur le long terme », prévient de son côté Lesia Vasylenko, élue de la Rada et également membre du groupe d’amitié. « Il ne faut pas seulement prendre en considération ce que veulent les administrations américaine, russe, européenne ou même ukrainienne. C’est le peuple ukrainien qui aura le dernier mot, dans n’importe quel accord qui sera négocié », ajoute Liudmyla Buimister.

« La France a été notre meilleur ami dans cette guerre, avec un soutien notamment à la frontière et à nos soldats », salue la députée. Avec son homologue de la Rada, elle plaide désormais pour une présence militaire européenne sur le sol ukrainien, comme garante du respect d’un éventuel cessez-le-feu. « Ce n’est pas un processus facile, mais il est important, pas seulement pour l’Ukraine mais aussi pour la sécurité de toute l’Europe », alerte Luidmyla Buimister, qui est aussi sergente dans les forces armées ukrainiennes.

Le Premier ministre du Royaume-Uni Keir Starmer a déjà déclaré que son armée était prête à s’engager, suivi par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot qui assure que des discussions sont en cours pour un déploiement conjoint des forces britanniques, polonaises et françaises.

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