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Piroschka Van De Wouw, Pool Photo via AP

« Ils sont au tapis, ils n’en peuvent plus » : Donald Trump s’autocongratule sur le résultat des frappes américaines en Iran

Depuis le sommet de l’Otan à La Haye (Pays-Bas), Donald Trump s’est félicité des frappes américaines menées en Iran samedi. « Nous avons fait ce qui devait être fait, la dévastation est immense et absolue », a lancé le président américain. Il estime que le cessez-le feu entre l’Iran et Israël, en vigueur depuis mardi, se passe « très bien ».
Théodore Azouze

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« Ça y est, c’est fini, la guerre est terminée. » Depuis le sommet de l’Otan, à La Haye (Pays-Bas), Donald Trump semblait ce mercredi d’humeur enjouée. Lors d’une session improvisée de questions-réponses avec les journalistes, le président américain s’est félicité à de multiples reprises de l’opération menée par l’US Army en Iran samedi dernier. Les installations de Fordo, Natanz et Ispahan, liées au programme nucléaire de Téhéran, ont été touchées par ces missiles. « La dévastation est immense et absolue », assure Donald Trump.

Tandis qu’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran est entré en vigueur mardi, aucune nouvelle frappe n’a touché l’un des deux pays ces dernières heures. Une trêve qui se passe « très bien », selon le milliardaire républicain, pour qui cette paix a été rendue possible par l’intervention américaine. « Je ne vais peut-être pas prendre l’exemple de Hiroshima ou Nagasaki, mais c’est le même effet », a-t-il affirmé, aux côtés du secrétaire général de l’Otan, l’ex-Premier ministre néerlandais Mark Rutte. « Nous avons fait ce qui devait être fait. »

Un programme nucléaire retardé de plusieurs « décennies », selon Trump

La nuit dernière, la révélation d’un rapport préliminaire du renseignement par le New York Times et CNN a néanmoins mis à mal les déclarations du dirigeant. Selon ce document classifié, la guerre n’aurait permis de reporter que de quelques mois l’avancée du programme nucléaire iranien. Pas question pour autant pour Donald Trump de tempérer l’ampleur de l’opération américaine. D’après lui, le projet de l’Iran d’acquérir une bombe atomique serait retardé de plusieurs « décennies ». « Très franchement, là, ils sont au tapis, ils n’en peuvent plus – la dernière chose qu’ils auront envie de faire, c’est de l’enrichissement d’uranium », croit savoir le président américain.

Au Moyen-Orient, la paix demeure fragile. Au-delà de la question du conflit entre l’Iran et Israël, le président américain est revenu sur le conflit à Gaza. Dans l’enclave palestinienne, l’armée de l’État hébreu continue de mener tous les jours des bombardements meurtriers. « De grands progrès sont réalisés » afin de trouver un accord de cessez-le-feu dans le territoire, a lancé Donald Trump, sans préciser davantage ses propos. Ce mercredi, Taher al-Nounou, un haut responsable du mouvement islamiste, a tenu un discours dans ce sens. « Nos contacts avec les frères médiateurs égyptiens et qataris n’ont jamais cessé, et se sont intensifiés ces dernières heures », a-t-il dit à l’AFP. 

Position incertaine sur l’Ukraine

En revanche, Donald Trump s’est montré bien moins loquace sur le sujet de la guerre en Ukraine. « Je ne savais pas qu’on allait parler de l’Ukraine », a-t-il lancé devant la presse, alors qu’il était questionné à ce sujet. Sur ce dossier, les négociations avec la Russie de Vladimir Poutine piétinent. Le président américain doit par ailleurs rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans la journée en marge du sommet de l’Alliance atlantique. 

« Je lui dirai ‘comment ça va ?’. Il est dans une situation difficile, il n’aurait jamais dû se trouver là », a décrit Donald Trump au sujet de son homologue. Depuis son retour à la Maison-Blanche, l’homme d’affaires s’est toujours montré distant par rapport au pouvoir ukrainien et au conflit qui l’oppose au Kremlin. Fin février, Volodymyr Zelensky avait même dû quitter précipitamment Washington après une rencontre houleuse avec le républicain dans le Bureau ovale. Sous pression, Kiev s’est par la suite résolue à signer un accord sur l’exploitation de ses minerais pour s’assurer un minimum de soutien de la part des États-Unis. 

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