Le voilier Madleen transportant douze militants dont l’écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée insoumise Rima Hassan, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza, a été arraisonné par Israël lundi matin. « Notre consul a pu voir cette nuit les six ressortissants français arrêtés par les autorités israéliennes. Leurs proches ont été contactés », a expliqué ce mardi matin, Jean-Noël Barrot. Le chef de la diplomatie française a ensuite précisé que sur ces six ressortissants français, deux avaient « accepté de signer les papiers les expulsant du territoire israélien » et que « quatre l’avaient refusé », dont l’eurodéputée LFI Rima Hassan.
Comme l’a expliqué le ministère des Affaires étrangères israélien sur X en début d’après-midi, « une partie des passagers » du Madleen – quatre à l’heure actuelle – « doit partir dans les prochaines heures », alors que les passagers « qui ont refusé de signer les documents d’expulsion et de quitter Israël comparaîtront devant une autorité judiciaire pour autoriser leur expulsion comme cela est prévu par la loi israélienne. »
Jusqu’à 72 ou 96 heures de détention
Une application de la loi israélienne contestée par les passagers du Madleen et leur représentation. Greta Thunberg, qui a été renvoyée en avion en Suède via la France, où elle a déclaré à son arrivée à Roissy, a ainsi déclaré que les 12 personnes qui se trouvaient à bord du voilier Madleen avaient été « kidnappées par Israël » dans « les eaux internationales. »
Les avocats d’Adalah, une ONG de défense des droits de l’homme en Israël qui représente onze des douze membres de l’équipage, expliquent qu’Israël s’appuie sur une loi sur les entrées illégales en territoire israélien qui confère au ministère de l’Intérieur l’autorité de déporter des individus entrés illégalement sur le territoire. Une loi qui ne s’applique d’après eux pas en l’espèce « ni factuellement, ni légalement », puisque les membres de l’équipage ont été amenés en Israël « contre leur gré. »
En tout état de cause, huit membres de l’équipage du Madleen ont refusé de signer leur acte d’expulsion. « Ils ont refusé de signer un document dans lequel ils devaient reconnaître être entrés illégalement sur le territoire israélien, condition fixée par Israël pour leur libération », a expliqué Manuel Bompard sur X. Un refus de reconnaître une intrusion illégale sur le territoire confirmé par leur défense, qui explique que ces huit membres de l’équipage devraient comparaître devant un juge dans la journée afin d’acter leur emprisonnement pour les 72 heures qui les séparent de leur expulsion. La porte-parole du ministère de l’Intérieur israélien, Sabine Haddad, a quant à elle évoqué une détention de 96 heures avant leur expulsion.