Les frappes israéliennes contre Téhéran ont visé la prison d’Evin, où sont détenus les deux derniers otages français connus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, a-t-on appris ce lundi 23 juin. « Lors de la dernière attaque du régime sioniste contre Téhéran, des projectiles ont malheureusement touché la prison d’Evin, causant des dégâts à certaines sections », indique l’un des sites internet du régime des mollahs.
Ces frappes ont été vivement condamnées en milieu d’après-midi par Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères. « La frappe ayant visé la prison d’Evin, à Téhéran, a mis en danger nos ressortissants, Cécile Kohler et Jacques Paris, otages depuis 3 ans. C’est inacceptable », écrit le chef de la diplomatie française dans un post sur son compte X, dans lequel, toutefois, il ne nomme pas Israël. « J’ai demandé de leurs nouvelles et leur libération immédiate à mon homologue iranien. Cécile et Jacques n’auraient pas été touchés par les dommages causés sur place. J’ai exigé un accès consulaire au plus vite », précise encore Jean-Noël Barrot.
« Je pense que cette frappe n’a rien à voir avec les objectifs officiellement affichés, elle ne réduit en rien le programme nucléaire iranien », a commenté en fin d’après-midi Emmanuel Macron depuis la Norvège, où il a entamé ce lundi une visite de 24 heures.
« Ils sont en train de mourir à petit feu »
Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris sont arbitrairement détenus par Téhéran depuis 2022. Le 5 mars, la sœur de Cécile, Noémie Kohler, était auditionnée par la commission des affaires étrangères du Sénat, l’occasion pour la jeune femme d’alerter les élus sur l’état de santé des deux Français, maintenus à l’isolement dans la tristement célèbre section 209 de la prison d’Evin. « Nous sommes terriblement inquiets pour leur santé, ils sont en train de mourir à petit feu », avait-elle lancé.
« On craint que Cécile et Jacques meurent sous les bombes », a déclaré Noémie Kohler ce lundi auprès de franceinfo. « On craint aussi que tout ce chaos engendré par des frappes sur la prison puisse occasionner des émeutes qui puissent déborder les autorités iraniennes et que ça puisse finir dans le sang », a-t-elle expliqué. Contacté par Public Sénat, Cédric Perrin, le président LR de la commission des affaires étrangères, indique ne pas avoir d’autres informations sur la situation des deux Français.