Israël/ Hamas : « Je pense que les otages ne sont pas un sujet majeur pour Netanyahou », affirme Dominique Trinquand

Invité de la matinale de Public Sénat, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, est revenu sur la situation dans la bande de Gaza alors que l’armée israélienne s’apprête à donner l’assaut sur Rafah où se trouve plus d’un million de réfugiés.
Henri Clavier

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« Netanyahou fait ce qu’il a dit qu’il ferait », explique Dominique Trinquand qui souligne le cynisme du Premier ministre israélien prêt à tout pour prolonger le conflit. Alors que le soutien de la population s’érode, l’ancien général estime que Benjamin Netanyahou mène Israël dans « une impasse suicidaire ».

 « Le Hamas est une idéologie, donc militairement vous ne le réduirez pas »

Après avoir ordonné aux civils gazaouis de fuir vers le sud et Rafah, l’armée israélienne s’apprête à rentrer dans la ville, frontalière de l’Egypte. Une stratégie déroutante pour Dominique Trinquand qui insiste pour rappeler que « le Hamas est une idéologie, donc militairement vous ne le réduirez pas ». De plus en plus contesté, le premier ministre israélien cherche avant tout à s’accrocher au pouvoir, conscient qu’il devra rendre des comptes à l’issue de la guerre. « Il sait que tant que la guerre dure, il restera Premier ministre, quand la guerre s’arrêtera il ne le sera plus », juge l’ancien général français. La situation à Rafah pourrait également, selon Dominique Trinquand, provoquer des tensions avec l’Egypte, un pays avec lequel Israël est en paix depuis 1979. Par ailleurs l’opération que mène l’armée israélienne, et qui a rasé 50 % de la bande de Gaza, ne remplit pas vraiment l’objectif de démantèlement du Hamas. « Ce qu’il se passe à Gaza à un impact terrible sur la Cisjordanie où le Hamas est de plus en plus populaire », prévient Dominique Trinquand qui ajoute que « le Hamas n’a pas été détruit, même dans le nord ».

 « Le poids contre Israël est soit israélien, soit américain »

« Je pense que les otages ne sont pas un sujet majeur pour Netanyahou », affirme sans détour Dominique Trinquand alors que Netanyahou refuse toujours la conclusion d’une trêve qui pourrait permettre la libération d’otages. Dans la nuit de dimanche à lundi 12 février, Tsahal est parvenu à libérer deux otages, l’une des premières libérations permises par une opération de l’armée israélienne. De quoi conforter le Premier ministre israélien dans ses positions. En effet, en plus d’une trêve, le Hamas exige la libération de tous les prisonniers palestiniens en échange des otages.

« On rentre un peu dans une impasse, avec une situation qui est dramatique », déplore Dominique Trinquand alors qu’il décrit un Premier ministre israélien incontrôlable dont les relations avec le camp occidental sont considérablement dégradées. « Le poids contre Israël est soit israélien, soit américain », assure l’ancien général. L’opinion publique israélienne accorde une grande importance à la libération des otages tandis que les Etats-Unis poussent pour la conclusion d’une trêve de six semaines. « [Netanyahou] a eu la pression c’est pour ça qu’il a accepté la première trêve », rappelle Dominique Trinquand.

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