Elle l’affirme sans ambages, « la relation de la Turquie avec l’UE doit changer par rapport à celle qui est aujourd’hui très tendue sous le régime de Monsieur Erdogan ». Fabienne Keller, eurodéputée française du groupe Renew, dresse un bilan contrasté de l’attitude d’Ankara à l’endroit de Bruxelles. « Les négociations d’adhésion sont ouvertes depuis très longtemps. Et après une phase jusque vers 2010 où cela a plutôt progressé, il y a eu des actions de la part de monsieur Erdogan de répression, des milliers de juges, d’enseignants, soit démissionnés de force, soit arrêtés, il y a eu des pressions sur les Kurdes, un pouvoir plus autoritaire qui s’est exprimé à partir des événements de 2013. » La Turquie est officiellement reconnue candidate à l’Union européenne depuis 1999, mais depuis 2007, les négociations d’adhésion sont au point mort.
« A partir de 2010, une dérive autoritaire »
« La nouvelle coalition présentée par le président actuel est devenue très à droite, très nationaliste et beaucoup plus que cela ne l’a été auparavant », analyse Samin Akgonul, directeur des études turques à l’université de Strasbourg. « Effectivement entre 2002 et 2007, il y a un discours très pro-européen et il y a des actes. Entre 2007 et 2010 il y a un ralentissement, et à partir de 2010, pas à pas, une dérive autoritaire du régime. Là pour ces élections, la coalition montée est tellement à droite, tellement anti-occidental et anti-européenne que je crains que si Monsieur Erdogan est réélu, les relations avec Bruxelles soient complètement gelées. »
La Turquie, un partenaire clé
Mais certains élus mettent en garde contre une attitude européenne hostile au pouvoir turc qui serait contre-productive, à l’instar de Balas Hidveghi, eurodéputé hongrois. « De toute façon la Turquie est un partenaire clé essentiel pour l’Europe pour notre stabilité, pour notre énergie même dans ce contexte-là et aussi pour arrêter les flux des migrations illégales vers l’Europe. Donc c’est très important de trouver le moyen d’un partenariat avec le leader de la Turquie quel qu’il soit. »
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