PARIS: Borloo presents his New Year wishes.
Jean Marie Bockel.Head of the Union of Independents Democrats (UDI) Jean-Louis Borloo presents his New Year wishes.Paris,FRANCE-15/01/2014/WITT_CHOIX036/Credit:WITT/SIPA/1401151601

Jean-Marie Bockel nommé « envoyé personnel » d’Emmanuel Macron en Afrique

L’ancien sénateur et ex-Secrétaire d’Etat, Jean-Marie Bockel, a été chargé par Emmanuel Macron de discuter avec les pays partenaires africains des nouvelles formes de la présence militaire française sur leur sol, alors que Paris s’apprête à réduire drastiquement ses effectifs sur le continent dans les mois à venir.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Son nom était dans les tuyaux depuis plusieurs jours, Jean-Marie Bockel, ancien sénateur et ex-Secrétaire d’Etat à la Coopération de Nicolas Sarkozy a été nommé « envoyé personnel » d’Emmanuel Macron en Afrique, selon une lettre consultée par l’AFP.

En février 2023, Emmanuel Macron avait annoncé une profonde transformation des rapports entre la France et l’Afrique, dans le but de mettre fin aux relations perçues localement comme asymétriques et paternalistes.

« Expliquer les modalités d’adaptations » des forces françaises en Afrique

Après une série de coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso puis au Niger, les juntes militaires qui ont pris le pouvoir dans ces pays, ont poussé dehors l’armée française, marquant la fin d’une décennie d’intervention antijihadiste, les opérations Serval puis Barkhane, destinées à enrayer la spirale de violences dans cette région.

Les déconvenues au Sahel ont accéléré la réorganisation de la France qui compte réduire nettement ses effectifs militaires, sauf à Djibouti, au profit d’une présence plus discrète. Les contours de cette réorganisation ont été actés lors d’un conseil de défense en décembre 2023.

Jean-Marie Bockel aura pour tâche d’ « expliquer » aux quatre pays accueillant encore des bases françaises, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Tchad, « les raisons et les modalités de ces adaptations » prochaines du dispositif diplomatico-militaire français, « tout en étant à l’écoute de leurs besoins » en matière de formation, de coopération et d’équipement, écrit le chef de l’Etat dans cette lettre. Jean-Marie Bockel devra rendre à l’Elysée ses recommandations en juillet.

La France compte actuellement un millier de militaires au Tchad, qui accueille le commandement des Forces françaises au Sahel. Mais cette mission disparaît de fait avec le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ne reste que la coopération bilatérale avec N’Djamena. Des discussions sont en cours, tandis que le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a été reçu fin janvier par le président russe Vladimir Poutine.

Au Sénégal, un des pays jusqu’ici parmi les plus stables de la région, la présidentielle vient d’être repoussée au 15 décembre dans la plus grande confusion, ce qui rendra plus délicates les discussions avec la France qui y dispose de 350 militaires.

En Côte d’Ivoire, où la France compte 900 militaires, des élections sont prévues en 2025. Enfin au Gabon, où le président Ali Bongo Ondimba a été renversé le 30 août dernier, 400 militaires français délivrent déjà essentiellement des formations dans la sous-région.

Jean-Marie voulait signer « l’acte de décès » de la Francafrique

Fin 2019, Jean-Marie Bockel avait perdu son fils Pierre, officier dans l’armée française, dans la collision de deux hélicoptères au Mali. L’un des symboles de l’ouverture chère à Nicolas Sarkozy, l’ancien socialiste avait dû quitter son portefeuille à la Coopération en 2008, après avoir lourdement critiqué une « Francafrique moribonde ». « Je veux signer son acte de décès […] Certains pays ont d’importantes ressources pétrolières, mais leur population n’en bénéficie pas », avait-il déclaré. Des propos qui visaient implicitement le Gabon, le Congo et le Cameroun. Le président de la République gabonaise de l’époque, Omar Bongo avait jugé ces déclarations « inacceptables ». Dans la foulée, il avait été remplacé par l’actuel sénateur, Alain Joyandet. Jean-Marie Bockel était alors passé au secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens combattants.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Jean-Marie Bockel nommé « envoyé personnel » d’Emmanuel Macron en Afrique
4min

International

Chercheurs américains en Europe : « Une vaste comédie », selon cette eurodéputée insoumise  

L’Union européenne débloque 500 millions d’euros pour attirer les chercheurs américains maltraités par Donald Trump. Mais cette enveloppe est-elle suffisante ? L’Union a-t-elle les moyens d’accueillir des chercheurs américains alors que sa propre recherche manque de financements ? On en débat cette semaine dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24, LCP et Public Sénat.

Le

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?
7min

International

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?

Les bombardements israéliens sur une série de sites iraniens durant la nuit écoulée viennent questionner l’état de la relation entre Washington et l’État hébreu, qui ont connu une série de hauts et de bas lors des derniers mois. Ce vendredi, Donald Trump a choisi de mettre la pression sur Téhéran.

Le

Pakistan Iran Mideast Wars
5min

International

Frappes israéliennes : « Israël veut replacer l’Iran comme l’ennemi principal de la région »

Cette nuit, Israël a frappé à de nombreuses reprises des sites nucléaires et des dirigeants de l'armée iranienne en justifiant une « menace nucléaire ». L’Iran a riposté avec une centaine de drones lancés vers le territoire israélien. Les attaques se sont poursuivies dans la journée. Pour Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l’Iran, la justification d’Israël n’est qu’une « façade » et vise à occulter la question palestinienne. Selon lui, cette série d'attaques va renforcer l’isolement d’Israël. Entretien.

Le

Iran nuclear water reactor of Arak
6min

International

Attaques d'Israël contre l'Iran : ce que l'on sait du programme nucléaire de Téhéran

Israël a invoqué la menace nucléaire pour justifier une série d’importants bombardements sur le sol iranien. Accusée de ne plus respecter depuis plusieurs années l’accord conclu en 2015 sur ses capacités nucléaires, Téhéran disposerait désormais du matériel nécessaire à la construction d’une bombe, selon des conclusions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Le