Une semaine cruciale au Proche-Orient. L’armée israélienne a lancé mardi 16 septembre une nouvelle offensive terrestre sur Gaza-ville, grande ville du nord de l’enclave palestinienne. Selon le gouvernement de Benyamin Netanyahou, l’objectif de cette intervention consiste à éradiquer le Hamas, initiateur des attaques terroristes meurtrières du 7 octobre 2023. « Au cours des deux derniers jours, l'[armée de l’Air] et les forces de l’artillerie ont frappé plus de 150 cibles terroristes à travers la ville de Gaza en soutien aux troupes manœuvrant dans la zone », a précisé l’armée dans un communiqué ce mercredi.
Pour Hala Abou-Hassira, ambassadrice et cheffe de mission de la Palestine en France, Israël a commencé avec cette opération « le dernier chapitre de son génocide ». « 2,2 millions d’habitants, des civils, se trouvent sans abri, sans lieu sûr où aller, sans médicaments, sans nourriture, sans eau, sans perspective et dans une totale insécurité », a décrit la diplomate, interrogée au micro de Public Sénat. Le Royaume-Uni, l’Union européenne et l’ONU ont notamment dénoncé cette intensification des manœuvres israéliennes dans la bande de Gaza.
Demande de « sanctions » contre Israël
« Il est de notre responsabilité – individuelle comme collective pour les États – d’agir immédiatement pour empêcher l’achèvement de ce génocide et l’extermination du peuple palestinien », poursuit Hala Abou-Hassira. Pour appuyer son propos, l’officielle mentionne les conclusions rendues mardi d’une commission d’enquête mandatée par l’ONU. Cet organe a accusé Israël de commettre un « génocide » à Gaza. Des accusations rejetées en bloc par le pouvoir israélien, évoquant un « rapport biaisé et mensonger ».
En parallèle de cette nouvelle étape militaire dans l’enclave palestinienne, plusieurs pays occidentaux, dont la France, s’apprêtent à reconnaître officiellement un État palestinien lundi, à l’occasion d’une conférence internationale sur la « solution à deux États » au siège de l’ONU, à New York (États-Unis). Coprésidée par Paris et Riyad, ce rendez-vous est « salué » par Hala Abou-Hassira. D’après elle, « cette reconnaissance serait un moment politique très fort ». « La solution à deux États est la seule solution capable de garantir la stabilité et la sécurité dans notre région et au-delà », insiste-t-elle.
Mais cette reconnaissance « doit être complétée et accompagnée par des actions concrètes et irréversibles », soutient Hala Abou-Hassira. Plusieurs « sanctions contre l’État d’Israël » sont demandées par la cheffe de mission palestinienne en France, comme « un embargo sur les armes » et « la rupture des relations politiques, diplomatiques, économiques et commerciales, jusqu’à ce que cet État (…) respecte le droit international ».