Israel Palestinians

L’attaque du Hamas contre Israël pourrait-elle mettre l’économie mondiale sous tension ?

Les conséquences économiques de la guerre entre le Hamas et Israël pourraient encore aggraver l’inflation qui touche de nombreux pays dans le monde, attisée notamment par une nouvelle hausse du prix du pétrole.
Hugo Ruaud

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Au-delà des drames humains et de l’horreur qu’elle engendre, l’attaque du Hamas en Israël et ses possibles conséquences secouent, depuis samedi, les différentes places financières mondiales, à commencer par celles du Moyen-Orient. A Tel Aviv, la Bourse a connu sa chute la plus importante depuis mars 2020 et le « krach » du covid-19, plongeant de plus de 6 % dimanche 8 octobre. Dans les pays Arabes, la baisse est plus mesurée : environ 2 %, en Arabie saoudite ou en Egypte par exemple. Du côté des devises, la monnaie israélienne, le shekel, a reculé lundi de 2,44 % face au dollar. La Banque d’Israël est d’ailleurs intervenue lundi pour atténuer la volatilité de sa devise et « apporter la liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement du marché », a indiqué l’institution dans un communiqué. La monnaie américaine, valeur refuge, gagne quant à 0,31 % face à l’euro.

 

L’Iran, un rôle pivot sur le pétrole

Mais c’est au sujet du pétrole que le conflit qui vient pourrait avoir le plus de conséquences. Non pas qu’Israël ou la Palestine soient des acteurs de taille concernant cette matière première, mais à cause du jeu de dominos géopolitique que la guerre engendrerait. C’est la stabilité du Moyen-Orient qui est mise à mal, notamment en ce qui concerne l’Iran, dont l’implication dans l’attaque terroriste qui a visé Israël samedi est envisagée par certains : selon le Wall Street Journal de dimanche, Téhéran aurait aidé à planifier l’attaque pendant plusieurs semaines. Des informations rejetées lundi par le porte-parole de la diplomatie iranienne. Mais toute riposte d’Israël contre l’Iran, où transitent 17 millions de barils par jour, pourrait avoir d’importantes répercussions sur le cours du pétrole. Ce ne serait pas une première, puisqu’entre 2011 et 2014, les cours du Brent avaient fluctué autour de 100 dollars le baril, soutenus tant par les sanctions internationales contre Téhéran que par le conflit syrien.

Les bourses en faibles baisses

 

Pour l’instant, l’effet reste limité. A 16 heures, heure de Paris, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre avait gagné un peu plus de 3.30 %, à 87,27 dollars. Face à cette hausse, les Bourses européennes et américaines ont ouvert en ordre dispersé lundi : Paris a ouvert en baisse de 0,27 % tout comme Francfort, de 0,57 %, et Wall Street, de 0,16 %, tandis que Londres, dont l’indice est composé de nombreuses valeurs liées aux matières premières, a gagné 0,30 %. En France, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a d’ailleurs estimé lundi que les conséquences économiques de l’offensive du groupe islamiste contre Israël « devraient être limitées, s’il n’y a pas d’embrasement régional ».

Mais les perturbations potentielles de l’approvisionnement en provenance de l’Iran pourraient avoir des conséquences plus importantes que lors de la décennie précédente. Car, depuis, Téhéran a augmenté sa production et ses exportations de pétrole, malgré l’embargo américain, compensant d’ailleurs en partie la baisse des exportations de son voisin saoudien. La hausse du cours du pétrole entamée ce week-end, et qui pourrait se poursuivre dans les jours qui viennent selon l’évolution du conflit, intervient alors que le prix du baril venait d’entamer un cycle de baisse depuis le début septembre, ce qui constituait une première depuis des mois.

Dans la même thématique

Paris: 19th Summit of The Francophonie Press Conference
8min

International

Propos de Macron sur l'arrêt des ventes d’armes à Israël : la droite déplore le timing, la gauche salue la responsabilité du Président

Au moment des commémorations en hommage aux victimes de l’attaque du Hamas le 7 octobre, Emmanuel Macron a braqué le Premier ministre Israélien, Benyamin Netanyahou, en appelant à stopper les livraisons d’armes utilisées par Israël à Gaza. Un appel dont la temporalité a crispé la majorité relative Ensemble/LR mais qui est plutôt accueilli favorablement par les parlementaires de gauche

Le

L’attaque du Hamas contre Israël pourrait-elle mettre l’économie mondiale sous tension ?
5min

International

Déclaration d’Emmanuel Macron sur l’arrêt de livraisons d’armes à Israël : « C’est profondément maladroit », affirme Éric Danon

Ce lundi, Éric Danon, ancien ambassadeur de France en Israël, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Un an après le massacre du 7 octobre, il est revenu sur la situation actuelle au Proche-Orient et a livré son analyse sur l’éventualité d’un cessez-le-feu ainsi que sur les différentes déclarations d’Emmanuel Macron sur la livraison d’armes à Israël.

Le

L’attaque du Hamas contre Israël pourrait-elle mettre l’économie mondiale sous tension ?
1min

International

Documentaire - Résister pour la paix

Un an après leur voyage en Israël et dans les territoires Palestiniens à la rencontre des militantes et militants engagés pour la paix et la justice, Hanna Assouline et Sonia Terrab reviennent avec ce film d’urgence pour porter haut leurs voix courageuses et inébranlables qui résistent malgré la guerre, au coeur du chaos. Un documentaire sur les routes de Tel Aviv, Jérusalem, Ramallah, Bethléem, Bet Jallah, des kibboutz et des check points, reliant ces femmes et ces hommes avec leurs histoires personnelles et la réalité des drames que tous vivent dans leur chair et qui pourtant continuent de tisser des liens entre Israéliens et Palestiniens.

Le