Enfin libre. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été gracié mercredi 12 novembre par l’Algérie. Ce dernier était détenu dans le pays depuis un an, après avoir été condamné à une peine de cinq années de prison. Si la France tentait de longue date de le faire libérer, l’Allemagne a finalement permis des avancées concrètes dans ce dossier. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a demandé la grâce de Boualem Sansal. Une requête à laquelle son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, a « répondu favorablement », a précisé Alger.
« Il y avait des signes avant-coureurs depuis le début de la semaine », indique ce jeudi Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Boualem Sansal et directeur de la Nouvelle Revue politique. Invité de la matinale de Public Sénat, il salue la « diplomatie de discrétion » menée par l’Allemagne sur ce dossier. « Ce qui a été une surprise, c’est qu’on ne s’attendait pas à cette médiation allemande » ni à ce qu’elle « soit aussi efficace qu’elle ne l’a été », a-t-il ajouté.
« La France n’y arrivait pas »
Mercredi, le président français Emmanuel Macron s’est lui aussi réjoui de l’annonce de cette bonne nouvelle. La fin de l’incarcération de Boualem Sansal constitue « le fruit des efforts constants de la France et d’une méthode faite de respect, de calme et d’exigence », s’est satisfait le chef de l’État. « Ce que je constate, c’est que Boualem Sansal a atterri hier à Berlin et pas à Paris, (…) c’est un fait », tempère Arnaud Benedetti. « Manifestement, structurellement, la France n’y arrivait pas. Il a fallu aller chercher ce que le président appelle des tiers de confiance. »
Désormais, le comité de soutien à Boualem Sansal espère pouvoir échanger à distance avec lui ce jeudi. Après son arrivée à Berlin mercredi, l’auteur a rapidement rencontré l’ambassadeur de France outre-Rhin, François Delattre, avant d’être pris en charge dans un hôpital de la ville, selon les autorités allemandes. « Notre préoccupation maintenant, c’est son état de santé », expose Arnaud Benedetti. « On reste inquiets. » La santé de Boualem Sansal, âgé de 81 ans et atteint d’un cancer de la prostate, suscitait les craintes de ses proches durant sa détention.
Les soutiens de l’écrivain attendent dorénavant de le voir de retour en France. « On espère qu’il pourra très rapidement revenir à Paris pour qu’on puisse lui faire l’accueil qu’il mérite », poursuit Arnaud Benedetti. Selon lui, Boualem Sansal a bien l’« intention » de regagner l’Hexagone. « Avant son incarcération, il avait ce projet de s’installer en France », précise-t-il. « Je pense que ce projet reste le sien. »