Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Menace de Trump sur l’Otan : « Si les Russes veulent être menaçants pour l’Europe, ce n’est pas pour aujourd’hui, c’est dans 5 ou 6 ans »
Par Henri Clavier
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« Je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai à vous faire ce qu’ils veulent, vous devez payer vos dettes », a déclaré l’ancien président des Etats-Unis et grand favori du camp républicain pour l’élection présidentielle de 2024. Des propos qui ont sidéré au sein des membres de l’OTAN, notamment les pays frontaliers de la Russie, qui s’inquiètent d’un possible retour au pouvoir de Donald Trump, déjà très critique envers l’OTAN lors de son premier mandat. En cause, la contribution aux dépenses de l’Otan jugée insuffisante par les conservateurs américains.
« Il est capable de dire tout et son contraire en l’espace de 24 heures »
« Trump a fait du Trump dans un État qui est la Caroline du Sud, sans doute le plus conservateur et républicain, les électeurs viennent là comme au cirque », explique Dominique Trinquand qui tempère directement les propos de Donald Trump. Des propos électoralistes selon le général, capables de contenter la base républicaine conservatrice relativement hostile au multilatéralisme. Avec ces propos, Donald Trump « se positionne comme un mafieux » estime Dominique Trinquand. « Il est capable de dire tout et son contraire en l’espace de 24 heures », avance néanmoins le général en insistant sur le caractère versatile de l’ancien président américain.
Malgré cela, selon Dominique Trinquand, l’équation est plus compliquée qu’elle n’y paraît. « C’est déjà ce qu’il disait avant le 24 février 2022, mais aujourd’hui les Européens paient et sont en train d’augmenter leur puissance militaire, Poutine a ressuscité l’OTAN », avance Dominique Trinquand. La France et l’Allemagne ont considérablement augmenté leurs budgets militaires à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine. Un rappel qui permet de poser la question en d’autres termes, les Etats-Unis peuvent-ils se passer de l’OTAN ?
« On doit se réarmer, s’organiser, se préparer comme pilier européen de l’OTAN »
Pour le général Trinquand, l’OTAN reste un élément de la puissance américaine et avance que « les trois quarts des Européens ne veulent pas que les Etats-Unis s’en aillent, on doit se réarmer, s’organiser, se préparer comme pilier européen de l’OTAN ». Dominique Trinquand insiste sur la nécessité pour les Européens de ne pas dépendre du « balancier américain entre Républicains et Démocrates », alors que l’on assiste à un rééquilibrage des équilibres géopolitiques. Malgré les propos de Trump, qui pourraient directement concerner les pays Baltes, convoités par la Russie, Dominique Trinquand doute de l’imminence du danger. « Si les Russes, qui n’ont pas réussi en Ukraine, veulent être menaçants pour l’Europe, ce n’est pas aujourd’hui, c’est dans 5 ou 6 ans », avance l’ancien général. « La défense européenne autonome est une nécessité, mais elle doit se faire dans le cadre de l’OTAN », conclut Dominique Trinquand.
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