La France va-t-elle réussir à imposer ses garanties dans l’accord UE-Mercosur ? La journée s’annonce décisive pour Emmanuel Macron qui entend bien multiplier les tractations pour rallier auprès de lui un maximum d’Etats et former ainsi une minorité de blocage. La France peut déjà compter sur l’Italie qui réclame à son tour le report du vote d’ici à 2026.
Mais la position « ferme » que réclame Emmanuel Macron va-t-elle pouvoir empêcher l’accord ? Invité hier de la matinale de Public Sénat, le ministre du Commerce extérieur, Nicolas Forissier indiquait que la France ne disposait pas encore d’une minorité de blocage au sein de l’institution européenne. Devant les caméras, Emmanuel Macron a botté en touche sur la question avançant que les discussions se poursuivent et que plusieurs pays entendent les positions françaises.
« Le compte n’y est pas »
Pourtant ce travail de négociation commence à porter ses fruits. Mardi, les députés européens ont adopté plusieurs clauses de sauvegarde réclamées par la France. « Nous avançons dans la bonne direction », se félicite Emmanuel Macron. « Le Parlement a amélioré le texte, la Commission a commencé à faire des propositions, mais à l’heure actuelle, le compte n’y est pas et l’accord ne peut pas être signé ».
C’est désormais le temps qui manque au chef de l’Etat. L’adoption du texte pourrait bien avoir lieu dès demain avant une ratification le 20 décembre prochain au Brésil par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Nous ne pouvons pas accepter de condamner nos agriculteurs et notre sécurité alimentaire sur des accords qui ne sont pas encore finalisés », a-t-il jugé. « Je veux que l’on traite comme il se doit notre agriculture et pour cela nous devons être respectés ».
Reste à savoir si la France va parvenir à imposer ses vues sur le dossier. Elle va néanmoins pouvoir compter sur la pression de 10 000 mille agriculteurs européens qui ont convergé à Bruxelles pour exprimer leur colère contre le traité commercial. « Mon objectif reste de parvenir à trouver un accord », assure Emmanuel Macron. « Mais personne ne peut faire comme s’il ne se passait rien ».