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A portrait of opposition leader Alexei Navalny and flowers are pictured as people demonstrate near to Russian embassy to France, Friday, Feb. 16, 2024 in Paris. World leaders and Russian opposition activists wasted no time Friday in blaming the reported death of imprisoned opposition leader Alexei Navalny on President Vladimir Putin and his government. (AP Photo/Christophe Ena)/PAR119/24047565982836//2402161651

Mort d’Alexeï Navalny : « Nous ne voulons pas voir que le temps du totalitarisme est revenu », dénonce Claude Malhuret

Alexeï Navalny, principal opposant de Vladimir Poutine, est décédé dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique. Un drame inévitable, selon le président du groupe Indépendants au Sénat, qui accuse la France et l’Union européenne de ne pas en faire assez face « aux crimes de Poutine ».
Rédaction Public Sénat

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Ce 16 février, Alexeï Navalny est décédé, à l’âge de 47 ans, alors qu’il purgeait une peine de 19 ans de prison dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique. Principal opposant politique de Vladimir Poutine, il avait été condamné en août dernier pour « extrémisme », mais était déjà incarcéré depuis janvier 2021. En août 2020, l’opposant avait été victime d’une tentative d’assassinat, empoisonné au novitchok.

« Navalny était au goulag. Comment décrire autrement les conditions de sa détention ? Son incarcération était déjà une condamnation à mort », s’indigne Claude Malhuret, président du groupe Indépendants au Sénat.

« Combien de temps la France et l’Europe vont-elles continuer d’être coupables ? »

« Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort », a dénoncé Emmanuel Macron sur Twitter. Une condamnation insuffisante pour Claude Malhuret : « Après les assassinats d’Anna Politkovskaïa, de Boris Nemtsov et de tant d’autres, nous continuons à être passifs. Nous ne voulons pas voir que le temps du totalitarisme est revenu ».

Suite à l’incarcération de Navalny, lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur avait interpellé le Premier ministre de l’époque, Jean Castex, demandant notamment l’abandon du gazoduc Nord Stream 2, approvisionnant l’Allemagne en gaz russe.

Depuis, avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, les relations entre le Kremlin et l’Union européenne ont bien changé, mais toujours pas suffisamment au goût du président des Indépendants : « Combien de temps la France et l’Europe vont-elles continuer d’être coupables, la bouche fermée et les bras croisés, devant les crimes de Poutine ? »

« Soutenir ceux qui veulent faire tomber le régime totalitaire de Poutine »

Claude Malhuret le concède, « on ne peut pas agir dans les prisons russes », « la première chose qu’il faudrait faire, c’est soutenir ceux qui veulent faire tomber le régime totalitaire de Poutine, à commencer par les Ukrainiens. »

Pour affirmer davantage son soutien à Kiev, la France devrait « utiliser les milliards d’euros bloqués grâce à la saisie des biens des oligarques, pour les transformer en aide à l’Ukraine », affirme le sénateur. Une mesure qui n’a jusqu’alors pas été prise, par « lâcheté », dénonce-t-il.

Ce 16 février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est par ailleurs en visite à Paris et Berlin pour signer des accords bilatéraux de sécurité.

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