Mort de Berlusconi : « Un grand disrupteur de la vie politique », selon le sénateur André Gattolin
L'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi est mort ce lundi 12 juin à l'âge de 86 ans. Homme politique, homme d’affaires, président du Milan AC mais aussi homme de médias, Silvio Berlusconi a marqué l’histoire italienne récente. Revue de réactions politiques en France.
En France, la mort du Cavaliere a surtout suscité des réactions voire des hommages à droite et à l’extrême droite.Le président des Républicains Eric Ciotti a ainsi salué sur twitter un « véritable monument de la politique en Italie et homme d’Etat qu’il a servi de toutes ses forces » et un « fervent défenseur de l’amitié » entre la France et l’Italie.
Sur twitter aussi, Marine Le Pen a parlé de l’ancien président du Conseil italien comme d’un « Personnage atypique, à la vie hors norme et au parcours fulgurant » avant d’adresser ses condoléances à « l’Italie en deuil ».
Le sénateur Stéphane Le Rudulier salue enfin l’action de Silvio Berlusconi et son héritage : « La mort de Silvio Berlusconi laissera un immense vide au sein de la droite européenne.
« Une capacité à construire une contre-société » selon André Gattolin
Pour l’heure ni Emmanuel Macron, ni le gouvernement n’ont réagi.
Parmi les macronistes, il faut aller chercher du côté de ceux qui ont des racines italiennes, comme Sandro Gozi, élu député européen sur la liste de La République en marche en 2019, pour trouver un commentaire. L’ex-Secrétaire d’Etat de Matteo Renzi salue, lui aussi, le bilan européen du Cavaliere : « Silvio Berlusconi a été un grand protagoniste de notre histoire. Il s’est battu pour une Europe plus forte, plus démocratique et un acteur de premier plan dans le monde. » L’heure n’est visiblement pas à la critique, malgré des positions politiques opposées.
Le sénateur Renaissance André Gattolin a rencontré Silvio Berlusconi dans les années 1980. Adhérent depuis 40 ans d’un petit parti politique italien, le Parti radical italien, l’élu macroniste se rappelle avoir rencontré l’homme de télévision qui, à l’époque, donnait des spots publicitaires aux partis politiques. Pour lui, « le système Berlusconi est une capacité à construire une contre-société. »
André Gattolin rappelle ainsi quel était le paysage politique italien au moment de l’irruption de Silvio Berlusconi : « si on prend l’Italie d’après Deuxième Guerre mondiale, elle était structurée par les due chiese, les deux églises, d’un côté, la démocratie chrétienne traditionnelle et de l’autre, le Parti communiste. Par son irruption soudaine dans la vie politique dans les années 1990, Berlusconi a prolongé le travail entamé par Bettino Craxi, socialiste, président du Conseil, pour faire imploser ce duopole qui régnait alors sur la vie politique. Berlusconi a été un grand disrupteur de la vie politique et sur point-là seulement, il n’est pas sans rappeler un Emmanuel Macron qui perturbe les forces politiques. » Le grand perturbateur a ainsi misé « sur deux choses que vénèrent les Italiens : le football et la télévision ». Dans ce portrait plutôt positif du Cavaliere, André Gattolin rappelle enfin que Silvio Berlusconi avait utilisé sa carrière politique pour servir ses intérêts : « Il a fait passer, quand il était au pouvoir, une législation qui était à son avantage économique et industriel ».
« Un fervent défenseur des relations franco-italiennes » pour Hervé Marseille
Le sénateur Hervé Marseille, retient surtout de Berlusconi sa carrière multiforme : «C’est un homme qui a réussi dans les affaires, dans le sport, dans les médias et même en France, puisqu’on se souviendra que François Mitterrand président avait fait appel à lui pour la chaîne de télévision, La Cinq. Et puis c’est évidemment quelqu’un qui a été président du Conseil en Italie, qui a marqué l’histoire politique italienne, il a su créer un courant. Encore aujourd’hui, il faisait partie de l’Alliance réalisée par Mme Meloni », énumère le président du groupe Union Centriste. Président du groupe d’amitié avec l’Italie, Hervé Marseille rappelle aussi que Silvio Berlusconi « était un fervent défenseur des relations franco-italiennes et de la construction européenne ».
« L’une des premières affirmations du populisme » pour la gauche
Il n’y a qu’à gauche finalement que l’on s’autorise la critique le jour de la mort du Cavaliere. Le sénateur du Val-d’Oise et porte-parole du Parti socialiste, Rachid Temal commente ainsi la mort de l’ex-président du Conseil en écrivant, sur Twitter, que Silvio Berlusconi est « l’homme qui contribua au retour de l’extrême-droite, héritière de Mussolini, à la tête de l’Italie ».
Même son de cloche critique pour le maire de Montpellier Michaël Delafosse pour qui « Berlusconi fut l’une des premières affirmations du populisme, tel qu’il se diffuse dans nos démocraties ».
L’Italie observera une journée de deuil national mercredi.
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