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Le Premier ministre a fait savoir au Sénat que les Français détenus arbitrairement en Iran depuis trois ans avaient reçu une visite consulaire
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Une semaine après un discours devant les députés, suivi d’un débat, le gouvernement a réitéré l’exercice devant le Sénat ce 2 juillet. Cette déclaration sans vote, qui s’est imposée par l’escalade militaire entre l’Iran et Israël, devait porter sur la situation au Proche et au Moyen Orient. Le Premier François Bayrou n’en a pas pour autant oublié le front en Ukraine, que les échanges de missiles au Moyen Orient ont eu tendance à reléguer au second plan dans l’attention médiatique.
Trois jours après ce que Kiev a qualifié de « plus grande attaque aérienne » russe depuis le début de la guerre il y a trois ans, avec plus de 500 drones et de missiles, le chef du gouvernement français a rappelé que le soutien à l’Ukraine devait « rester ferme et résolue », tout comme la volonté de « trouver une issue conflit ». D’autant que l’été s’annonce « déterminant », en raison de la menace d’une nouvelle offensive de l’armée russe.
Dans ce contexte, le Premier ministre a mis en garde contre une lassitude des Occidentaux dans leur soutien. « Nous devons nous promettre, à nous, que nous ne laisserons jamais tomber l’Ukraine, qui est quand même une part de nous-même, succomber à cause de notre découragement ».
Dans la suite chronologique de ce « basculement » géopolitique intervenu en 2022, le Premier est ensuite revenu sur la situation au Proche Orient, depuis les massacres du 7 octobre 2023, perpétrés par le Hamas, et à la suite desquels les alliés régionaux de l’Iran ont engagé des offensives. « Oui, nous avons dit dès la première minute qu’il était légitime qu’Israël se défende contre ces attaques », a répété François Bayrou. Mais ce soutien « au droit à l’existence et à la sécurité d’Israël n’enlève rien » à la « liberté de parole » de la diplomatie française, en désaccord avec la « politique du gouvernement israélien ».
Le Premier ministre s’est notamment élevé contre « le sort terrible que connaissent les civils à Gaza ». « La situation humanitaire heurte nos consciences. Que des femmes et des enfants Gazaouis allant chercher de quoi se nourrir soient pris pour cible, c’est insupportable. Cette situation est intolérable. L’aide humanitaire doit pouvoir être distribuée sans entraves », a-t-il appelé.
La ligne de la France reste la même : soutenir « l’effort pour obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza » et le retour de « tous les otages ». Quant à la résolution du conflit à plus long terme, le Premier ministre a répété que la France prônait « une solution à deux États ».
« Nous défendons sans cesse ce qu’on appelle le multilatéralisme », a-t-il rappelé, résumant l’approche de la diplomatie française depuis plusieurs décennies. Une attitude qui se matérialise aussi, selon lui, par la recherche « de la paix par le dialogue ».
De la même façon, sur le dossier iranien, François Bayrou a réaffirmé « l’importance » du droit international et la « nécessité du dialogue ». Depuis la mise en place d’un fragile cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, après 12 jours d’affrontements par missiles, la France « appelle la République islamique d’Iran à revenir à la table des négociations ». « Car la seule réponse valable au danger que représente le programme nucléaire iranien sera, et ne peut être qu’un règlement négocié », a martelé le Premier ministre, exhortant l’Iran à revenir à l’esprit de l’accord de Vienne de 2015 et à permettre aux agents de l’Agence internationale de l’énergie atomique de « reprendre leurs inspections sans délais ».
François Bayrou a estimé que les frappes américaines, conduites sur les sites d’enrichissement nucléaire du pays, avaient « sans doute eu une réelle efficacité » mais que Téhéran disposait encore de « capacités résiduelles ».
« Pour garantir à long terme que l’Iran ne se dote de l’arme nucléaire, et pour que le régime mondial de non-prolifération continue d’être au moins plus ou moins respecté, un accord robuste, vérifiable, et durable, est indispensable. Des engagements clairs et concrets doivent être pris dès maintenant par l’Iran, pour démontrer à la communauté internationale que ses dirigeants acceptent de s’engager dans cette voie », a invité le Premier ministre.
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