La séance de questions d’actualité au gouvernement au Sénat s’est ouverte ce 16 novembre par une question sur la politique migratoire de la France. Cinq jours après l’arrivée à Toulon de plus de 234 migrants de l’Ocean Viking, secourus en Méditerranée, le président du groupe Union centriste (UC) Hervé Marseille a demandé des explications à l’exécutif. Le sénateur, qui anime avec Bruno Retailleau (LR) la majorité sénatoriale, a notamment demandé quelle était « la doctrine de notre pays », entre la position exprimée par 2018 (année marquée par le refus de l’accostage de l’Aquarius à Marseille) ou « la jurisprudence Toulon 2022 ».
« Je vous le confirme : la France ne dévie pas d’une approche qui repose sur deux principes : l’humanité et la fermeté », a répondu Élisabeth Borne, après avoir rappelé que la situation à bord de l’Ocean Viking était devenue « très préoccupante » et « appelait à une prise en charge rapide », après trois semaines en mer.
« La crise migratoire est une impasse qui nourrit les populismes », met en garde le sénateur Hervé Marseille
Le président du groupe UC a lui également demandé quelles initiatives le gouvernement comptait prendre « pour renouer le dialogue » avec ses partenaires européens, et « essayer de trouver des solutions, afin de mettre des dispositions efficaces en place ». « La crise migratoire est une impasse qui nourrit les populismes », a-t-il averti.
« La réponse ne saurait être seulement nationale mais elle doit être aussi européenne », a reconnu Élisabeth Borne. La Première ministre souhaite notamment « avancer au plus » sur la « finalisation » du Pacte européen sur l’asile et les migrations. Érigé parmi les priorités de la présidence française du Conseil de l’Union européenne au premier semestre, le dossier n’a pas pu aboutir. « Nous souhaitons qu’un accord avec le Parlement européen puisse être rapidement trouvé sur ces sujets », a fait savoir la cheffe du gouvernement, alors qu’une nouvelle présidence tournante arrive prochainement à son terme, celle de la République tchèque. Dans cette optique, la France souhaite que soit « rapidement » convoqué à Bruxelles un conseil extraordinaire des ministres de l’Intérieur, afin d’examiner des réponses « qui peuvent être rapidement apportées ».
Elisabeth Borne souhaite la « reprise des travaux sur les relations avec les ONG impliquées dans le secours en mer ».
Parallèlement, Élisabeth Borne encourage à renforcer les capacités maritimes des pays de départs, et une « plus grande efficacité », dans les procédures de réadmission des migrants en situation irrégulière. Elle espère dans le même temps la « reprise des travaux sur les relations avec les ONG impliquées dans le secours en mer ». « Une coopération plus fluide et plus transparente avec les pouvoirs publics est indispensable », a-t-elle considéré.