C’est habituellement la journée charnière des primaires américaines. Celle qui permet de confirmer l’avance des favoris sur leurs concurrents dans le camp démocrate et républicain. Un mardi (Tuesday) au cours duquel 15 Etats organisent simultanément leurs primaires pour la présidentielle. Du Maine à la Californie, du Texas à la Virginie, de l’Alaska à l’Alabama, des millions d’Américains sont appelés aux urnes à partir de 11h pour désigner les délégués qui permettront à chacun des candidats d’être investi lors de la convention nationale de leurs partis respectifs. 865 sur 2 429 délégués côté républicain et 1 420 des 3 936 délégués chez les démocrates sont élus lors du « Super Tuesday ».
Vers un nouveau duel Trump/ Biden
Mais cette année, cette journée pourrait presque passer pour anecdotique tant les jeux semblent être faits dans les deux camps. Côté Républicains, malgré ses ennuis judiciaires, Donald Trump est bien parti pour remporter les primaires. Il a déjà gagné quasiment toutes les primaires organisées par son parti depuis janvier et, ce faisant, évincé une grande partie de la concurrence. Avant le Super Tuesday, Donald Trump dispose déjà de 273 délégués sur les 1 215 nécessaires pour être officiellement désigné candidat. Si le milliardaire obtenait 865 délégués du Super Tuesday, le match avec sa seule rivale restante, Nikki Haley, serait quasiment plié. Nikki Haley, 52 ans, ancienne gouverneure de Caroline du Sud, est la seule prétendante encore en lice. Depuis le début de l’année, elle a enchaîné les défaites, et a même perdu dans l’État dont elle a été gouverneure. Elle a toutefois remporté la primaire de Washington DC, ce week-end. Une victoire symbolique dans cette ville qui ne compte qu’un petit nombre de républicains inscrits. L’ancienne ambassadrice des Nations Unies de 2017 à 2022 a obtenu 24 délégués.
Le Super Tuesday sonnera-t-il la fin des ambitions de Nikki Haley ? « Nous allons continuer jusqu’au Super Tuesday, c’est aussi loin que j’ai réfléchi en matière de stratégie », avait-elle déclaré à des journalistes fin février.
Côté démocrates, l’actuel président, candidat à sa réélection, Joe Biden, 81 ans, ne fait face à aucune opposition sérieuse. Les candidatures de deux démocrates lancés à sa poursuite, l’élu du Minnesota, Dean Phillips et l’autrice à succès Marianne Williamson, n’ont jamais vraiment suscité d’enthousiasme, malgré les critiques récurrentes exprimées par les électeurs sur l’âge du président, ou son soutien à Israël. Fin février, un peu plus de 100.000 personnes avait mis mardi l’équivalent d’un vote blanc dans les urnes lors de la primaire démocrate du Michigan, en guise de protestation pour son soutien à Israël dans la guerre à Gaza.
Les deux candidats à la présidentielle seront officiellement investis lors des traditionnelles conventions nationales, cet été. La convention nationale républicaine se tiendra du 15 au 18 juillet à Milwaukee (Wisconsin). Et la convention nationale démocrate aura lieu du 19 au 22 août à Chicago (Illinois).
