fb illu docu
Extrait du documentaire "Zuckerberg, l'empereur de Facebook".

Quand Facebook influe sur la politique américaine

« Il a eu une idée un peu folle mais aussi une vision de dingue » disent ceux qui l’ont rencontré alors qu’il n’était qu’un jeune étudiant à Harvard, aux États-Unis. Un jeune étudiant qui crée Facebook au début des année 2000, un jeune ingénieur de talent, précurseur dans le monde des réseaux sociaux… Qui est vraiment Mark Zuckerberg le patron de Meta, regroupant Facebook, Instagram et WhatsApp ? Et comment les réseaux sociaux, encensés au début sont-ils devenus un sujet d’inquiétude ? Sont-ils un danger pour nos démocraties ? Les réalisateurs Julien Le Bot et Laurent Follea brossent un portrait contrasté dans « Mark Zuckerberg, l'empereur de Facebook », un documentaire à voir sur Public Sénat.
Marie Lebon

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Bonjour Facebook, je suis Barack Obama et je suis celui qui a fait porter à Mark Zuckerberg une veste et une cravate »… Depuis l’élection du président démocrate à la Maison Blanche en 2008, il est évident que les réseaux sociaux jouent un rôle capital dans une élection, notamment en Amérique. Et si Barack Obama s’en amuse lors d’une conférence aux côtés de Mark Zuckerberg, les politiques sont redevables du jeune créateur de Facebook, et de sa plateforme, lancée en 2004, leur permettant de faire passer des idées, de fédérer des sympathisants.

Facebook, un outil pour gagner des campagnes électorales

Comme le souligne Fred Turner, professeur à l’université de Stanford dans le documentaire « Mark Zuckerberg, l’empereur de Facebook », désormais, tous les leaders politiques viennent dans la Silicon Valley pour lever des fonds avant chaque campagne. « En échange les entreprises de la tech’, Meta en tête, demandent des garanties et des faveurs en termes de régularisation » précise l’enseignant.
Mais cette liberté peut avoir des conséquences politiques et sociétales importantes. En janvier 2021, les partisans de Donald Trump, candidat malheureux à sa réélection après un premier mandat, marchent sur le Capitole à la suite d’appels lancés sur le célèbre réseau social de Zuckerberg. Ce dernier met un temps fou à comprendre que quelque chose de grave est en train de se produire, plongeant Facebook dans la tourmente.

Facebook, quand l’œuvre échappe à son créateur

« Il faut admettre qu’il a construit à partir de rien quelque chose de spectaculaire, un système de communication étendu à la moitié de l’humanité » analyse David Kirpatrick, biographe américain de Mark Zuckerberg. Un système dont le but est de « rendre le monde plus ouvert et plus connecté » argumente Zuckerberg le jour de l’entrée en bourse de son entreprise. Mais quand cette fameuse journée du 6 janvier 2021 des sympathisants d’extrême droite envahissent l’enceinte parlementaire américaine à Washington, Facebook est pointé du doigt.
Les algorithmes, qui font fonctionner le réseau, n’ont pas censuré les appels à la haine de ces insurgés. Ils les ont même mis en avant sur le fil d’actualité des utilisateurs.

Auditionnée à l’automne 2021 devant les parlementaires américains mais aussi en Europe, Frances Haugen, ancienne employée de Facebook devenue lanceuse d’alerte pointe « la responsabilité de cette intelligence artificielle et de son rôle dans la propagation de messages clivants ou extrémistes ». Pour elle, Mark Zuckerberg se voit comme « un défenseur de la liberté d’expression » mais le système qu’il a créé manipule les utilisateurs.
L’attaque du Capitole par les partisans de Donald Trump a donc renforcé le sentiment d’urgence à réglementer les plateformes, où se répandent la haine et la désinformation. Elle a marqué un tournant dans l’ascension de Mark Zuckerberg. Quelques mois plus tard, Meta, la maison mère de Facebook s’est séparée de 11 000 salariés sur les 87 000 que compte l’empire dans le monde.

A quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche pour un second mandat, et alors que Meta a fait don d’un million de dollars au fond qui finance son investiture, quelle nouvelle carte Mark Zuckerberg tentera-t-il de jouer pour se rapprocher du futur président des États-Unis ?

Retrouvez le documentaire « Mark Zuckerberg, l’empereur de Facebook » mardi 1er janvier à 15h30 sur Public Sénat et en replay ici.

Partager cet article

Dans la même thématique

Quand Facebook influe sur la politique américaine
4min

International

Chercheurs américains en Europe : « Une vaste comédie », selon cette eurodéputée insoumise  

L’Union européenne débloque 500 millions d’euros pour attirer les chercheurs américains maltraités par Donald Trump. Mais cette enveloppe est-elle suffisante ? L’Union a-t-elle les moyens d’accueillir des chercheurs américains alors que sa propre recherche manque de financements ? On en débat cette semaine dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24, LCP et Public Sénat.

Le

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?
7min

International

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?

Les bombardements israéliens sur une série de sites iraniens durant la nuit écoulée viennent questionner l’état de la relation entre Washington et l’État hébreu, qui ont connu une série de hauts et de bas lors des derniers mois. Ce vendredi, Donald Trump a choisi de mettre la pression sur Téhéran.

Le

Pakistan Iran Mideast Wars
5min

International

Frappes israéliennes : « Israël veut replacer l’Iran comme l’ennemi principal de la région »

Cette nuit, Israël a frappé à de nombreuses reprises des sites nucléaires et des dirigeants de l'armée iranienne en justifiant une « menace nucléaire ». L’Iran a riposté avec une centaine de drones lancés vers le territoire israélien. Les attaques se sont poursuivies dans la journée. Pour Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l’Iran, la justification d’Israël n’est qu’une « façade » et vise à occulter la question palestinienne. Selon lui, cette série d'attaques va renforcer l’isolement d’Israël. Entretien.

Le

Iran nuclear water reactor of Arak
6min

International

Attaques d'Israël contre l'Iran : ce que l'on sait du programme nucléaire de Téhéran

Israël a invoqué la menace nucléaire pour justifier une série d’importants bombardements sur le sol iranien. Accusée de ne plus respecter depuis plusieurs années l’accord conclu en 2015 sur ses capacités nucléaires, Téhéran disposerait désormais du matériel nécessaire à la construction d’une bombe, selon des conclusions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Le