Lors du raid massif mené mardi 1er octobre au soir contre Israël, l’Iran a utilisé pour la première fois un nouveau type de missile, un missile supersonique balistique, baptisé « Fattah » ou « vainqueur ». L’Iran a annoncé avoir lancé 200 missiles, dont « 90 % » auraient « atteint leur cible ». C’est la deuxième fois en une année que l’Iran attaque Israël, après un raid mené en avril.
La république islamique a dévoilé au monde ce missile en juin 2023. Le président de l’époque, Ebrahim Raïssi, avait avancé que cette arme serait une manière de « renforcer le pouvoir de dissuasion » du pays et d’apporter la « paix et la stabilité aux pays de la région ». Sur le plan technique, la force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du pays, le présente comme ayant une portée de 1 400 kilomètres et étant capable d’atteindre une vitesse située entre Mach 13 et Mach 15.
Trajectoires imprévisibles
L’unité Mach qualifiant la vitesse de déplacement du son dans l’air, cela signifie que ce missile peut se déplacer à près de 15 fois la vitesse du son, soit entre 16 000 et 18 500 kilomètres par heure. C’est pour cette raison qu’ils peuvent être qualifiés d’« hypersoniques », voire « hypersonique haut ».
Un missile balistique est un missile dont la trajectoire en ellipse est influencée pour la majorité par la gravité : le missile est propulsé uniquement lors de la première phase de lancement. Cette caractéristique permet au missile d’acquérir de la vitesse, avant de retomber, en piqué et très rapidement, sur sa cible. Ces systèmes sont utilisés principalement pour transporter des têtes nucléaires, ce qui avait notamment inquiété l’Agence internationale de l’énergie atomique lors de l’annonce de la fabrication du missile. Toutefois, l’Iran ne possède pas à l’heure actuelle la capacité de charger ces missiles d’ogives nucléaires.
D’après les Gardiens de la Révolution, les missiles « Fattah » sont manœuvrables pendant toutes les phases de sa trajectoire, dans l’atmosphère et en dehors, ce qui rend leur trajectoire difficile à prévoir, donc à intercepter. Lors de la présentation du missile en juin 2023, l’Iran présentait ces missiles comme capables de cibler et « contourner les systèmes antimissiles balistiques les plus avancés, des Etats-Unis et […] Dôme de Fer d’Israël. »
L’armée israélienne a de son côté annoncé que l’Iran n’avait tiré que 180 missiles Fattah et que la plupart avaient été interceptés par le Dôme de fer.