Trouver des solutions à la crise avec Alger. Un comité interministériel de contrôle de l’immigration se tient ce mercredi 26 février autour de François Bayrou. L’objectif ? Définir les « objectifs » du gouvernement en la matière. Mais il sera aussi question des réponses à apporter vis-à-vis de l’Algérie, avec qui les tensions se sont multipliées ces derniers mois. L’attaque terroriste de Mulhouse, samedi 22 février, a creusé encore un peu plus la rupture avec la France. L’attentat a été commis par un homme de nationalité algérienne, soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, l’Algérie a refusé l’expulsion de ce dernier à dix reprises.
Des circonstances qui ont de nouveau conduit le locataire de la place Beauvau à interpréter ces refus comme « une humiliation » d’Alger à l’égard de Paris. Plus prudent, Patrick Mignola, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, appelle pour sa part à réagir à « des situations inacceptables » pour la France, tout en souhaitant l’apaisement avec l’Algérie. « Les escalades verbales ne sont pas toujours la meilleure façon de gravir sur l’échelle de l’efficacité », a ainsi pointé le responsable, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi.
« Enfin parvenir à appliquer » les OQTF
Certaines figures politiques, notamment à droite et à l’extrême-droite, prônent un durcissement de la politique envers l’Algérie. Le président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a par exemple proposé sur TF1 ce mercredi de réfléchir à « restreindre les vols entre Alger et Paris ». « Je pense qu’il faut qu’on fasse assez attention au fait qu’il y a un certain de nombre de nos compatriotes qui ont besoin d’aller en Algérie », justifie pour sa part Patrick Mignola. Le ministre délégué espère cependant voir apparaître des « arbitrages très concrets » vis-à-vis d’Alger à l’issue de la réunion avec le Premier ministre.
Mardi, la mise en place de « restrictions d’accès » contre des « dignitaires » algériens a déjà été annoncée par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël-Barrot, lors d’un entretien accordé à BFMTV. D’autres sanctions pourraient s’ajouter si la situation ne s’améliore pas. « Ce qui est attendu, c’est que quand on prononce des OQTF, on puisse enfin parvenir à les appliquer », précise Patrick Mignola. « Est-ce qu’on imaginerait l’inverse ? Que des Français soient expulsés et que finalement la France ne les accepte pas ? »
Le Sénat débattra la semaine prochaine d’une possible révision des accords de 1968 qui lient Paris à Alger. Une potentielle mesure qui doit s’inscrire dans une vision plus globale, estime l’ex-député MoDem aujourd’hui au gouvernement. « Travaillons à changer le paradigme de la relation entre la France et l’Algérie, le Maghreb », demande ainsi Patrick Mignola. « On doit désormais réinstaurer un travail dans la durée avec l’Algérie. » Un État qui, a-t-il rappelé, « a vocation à discuter avec la France ».