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Ressortissants français en Israël et en Iran : « La France a une réponse diplomatique et consulaire à la hauteur »

La réponse se faisait attendre pour les ressortissants français à la suite de l’escalade militaire entre l’Iran et Israël. Au lendemain du conseil de défense organisé par Emmanuel Macron, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dévoilé un « plan inédit » permettant une évacuation via les pays frontaliers. Une annonce qui fait l’unanimité auprès des sénateurs.
Marius Texier

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Les sénateurs ont, semble-t-il, été entendus. Hier, à l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été interpellé à de nombreuses reprises sur la situation des ressortissants français en Iran et en Israël, bloqués dans ces pays en raison de la fermeture de l’espace aérien. Il a dévoilé aujourd’hui en détail son « plan inédit ».

« On a le sentiment que la diplomatie française est en train de s’organiser », souligne le sénateur indépendant Cédric Chevalier qui avait interrogé le ministre dans l’hémicycle. Des mesures également salué par la sénatrice RDSE des Français établis hors de France, Sophie Briante Guillemont : « Il me semble que tout cela va dans le bon sens ».

« Les frontières sont ouvertes »

Pour les 900 ressortissants Français présents en Iran, les « frontières sont ouvertes » a indiqué le ministre qui recommande de se rendre en Arménie ou en Turquie où des avions seront affrétés. Aucun visa n’est requis pour se rendre dans les pays voisins. « Les personnes s’étant signalées (auprès de l’ambassade) et ne pouvant pas gagner la frontière arménienne ou la frontière turque par leurs propres moyens, seront acheminés par convoi d’ici la fin de semaine. Des équipes sont déployées ce jour aux deux frontières », a précisé le ministre.

Le dispositif est similaire pour les ressortissants français en Israël, soit 150 000 personnes, qui peuvent gagner la Jordanie et l’Egypte. Jean-Noël Barrot a également déclaré étudier les possibilités d’évacuation par voie maritime.

« C’est le rôle des diplomates que d’être à leur poste »

« Le ministre est constant et place la sécurité des Français avant tout », se réjouit le sénateur centriste Olivier Cadic. Si les parlementaires saluent en grande majorité les mesures prises par le ministère, certains redoutent leur application. « Ce qui me gêne c’est le point de départ jusqu’à la frontière », prévient Cédric Chevalier. Pour permettre l’organisation sur place des évacuations, Jean-Noël Barrot a annoncé le maintien en poste du personnel diplomatique. « C’est le rôle des diplomates que d’être à leur poste », assure Olivier Cadic. Son collègue Cédric Chevalier se satisfait également du maintien d’un « bout de notre pays à proximité » : « Il ne faut surtout pas perdre le lien avec les pays concernés en particulier si l’on tente plus tard d’aplanir la situation ou de trouver des solutions de paix ».

« C’est du terrorisme d’Etat »

Et cette présence française en Iran devrait participer à la pression exercée sur les autorités iraniennes pour la libération des otages français. Depuis trois ans désormais, Cécile Kohler et Jacques Paris sont détenus en Iran dans des conditions que le ministre des Affaires étrangères a qualifiées « d’assimilables à de la torture ». Le sénateur Olivier Cadic appelle à hausser le ton : « Il y a l’ambassadeur d’Iran en France, régulièrement invité sur les plateaux tv, qui explique que les otages sont emprisonnés à la suite d’un procès alors que l’on sait très bien que c’est faux. Il faut appeler un chat un chat : c’est du terrorisme d’Etat ». Pour Sophie Briante Guillemont, le nouveau contexte offre une perspective quant à la libération des deux otages : « C’est à cause de cette nouvelle situation que la France a réclamé une libération immédiate et sans condition ».

A l’étranger, de nombreux pays ont également mis en place des mesures d’évacuation de leurs ressortissants. « C’est très bien que la France ait une réponse diplomatique et consulaire à la hauteur, car de nombreux Français étaient dans l’attente. Il va désormais falloir suivre de très près l’application des mesures en raison de l’instabilité de la situation », prévient Sophie Briante Guillemont.

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