Ukrainian President Zelenskyy Presents Medals on Ukraines 33rd Anniversary, Kyiv, Kiev Oblast, Ukraine – 24 Aug 2024
Mandatory Credit: Photo by Ukraine Presidency/Ukrainian Pre/Planet Pix via ZUMA Press Wire/Shutterstock (14659772o)Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy, right, presents state awards to hero soldiers on the 33rd Anniversary of Ukraine's Independence at Sophia Square, August 24, 2024 in Kyiv, Ukraine.Ukrainian President Zelenskyy Presents Medals on Ukraines 33rd Anniversary, Kyiv, Kiev Oblast, Ukraine - 24 Aug 2024/shutterstock_editorial_Ukrainian_President_Zelenskyy_14659772o//2408250004

Soldats ukrainiens : la formation en Europe est-elle assez efficace ?

60 000 soldats ukrainiens ont déjà été formés sur le sol européen grâce à la Mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine. Une mission que les Etats membres souhaitent prolonger, mais une note diplomatique relève un manque de réalisme dans les formations. Des ajustements sont prévus. Explications.
Audrey Vuetaz

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Il est impératif de former les soldats des forces armées ukrainiennes sur les équipements qu’ils utiliseront plus tard au combat ». La phrase est tirée d’une note non définitive du service européen pour l’action extérieure de l’Union européenne (consultée par Euractiv.fr) et elle résume bien les remontées de terrain. Les formations dispensées aux militaires ukrainiens sur le sol européen seraient trop éloignées des conditions de combats.

En Ukraine, les soldats utilisent du matériel hétérogène datant parfois de l’ère soviétique, du matériel dont ne disposent pas les pays formateurs. Résultat, les militaires doivent compléter leur formation une fois retournés en Ukraine ce qui rendrait vain l’objectif de la mission. Les doctrines et les procédures apprises sont aussi différentes de celles utilisées en Ukraine, ce qui peut poser des problèmes quand les troupes retournent sur le terrain.

Des remontées tout à fait normales selon Cyrille Bret chercheur à l’Institut Jacques Delors : « C’est la base de la vie militaire. Les entraînements sont les plus réalistes possibles, pour répéter, mais il n’y en a aucun qui est fidèle à la réalité. C’est pour cela que les soldats passent leur temps à s’entraîner. Dans le cas de l’Ukraine, c’est exacerbé car depuis l’invasion surprise aucun combat ne s’est déroulé comme les deux ennemis l’avaient prévu. »

Former à la guerre dans des pays en paix

La note du service européen pour l’action extérieure de l’UE souligne aussi que « les modèles de formation sont façonnés par les normes de temps de paix de la formation occidentale. » Dans la plupart des pays européens, les armées se concentrent principalement sur la lutte contre le terrorisme en zone urbaine. La hiérarchie est aussi très différente. « Dans les grandes armées européennes, en France, en Allemagne, au Danemark, tout est programmé, administré, c’est différent de l’Ukraine où l’armée se construit au fil de la guerre, » complète Cyrille Bret.

Des différences palpables notamment dans les formations aux drones très précieuses pour l’Ukraine. « Les dronistes français ont une foultitude de drones capables de faire de la reconnaissance, de la furtivité, alors que les Ukrainiens ont uniquement besoin de ces drones pour les combats. C’est la différence entre un pays en paix et un pays en guerre, » complète le chercheur.

Une refonte en cours

Les remontées de terrain permettront tout de même de refondre la Mission d’assistance militaire de l’UE en soutien à l’Ukraine. Les ministres des affaires étrangères et de la défense de l’Union se réunissent d’ailleurs cette semaine, de manière informelle, pour en discuter. Ils devront aussi répondre à une demande de Kiev, qui aimerait que les formations soient réalisées en Ukraine ou dans une région frontalière, pour des questions de logistique ; une idée qui est loin de faire l’unanimité chez les Etats membres.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Friedrich Merz meets Emmanuel Macron
5min

International

Conseil des ministres franco-allemand : Merz-Macron, « un tandem claudiquant »

Emmanuel Macron reçoit ce jeudi, son homologue allemand, à la veille d’un conseil de défense et de sécurité. Organisé à Toulon, l’événement réunit dix ministres de chaque gouvernement, afin d’évoquer les grands sujets du moment entre Paris et Berlin : défense, commerce, énergie. Mais entre un gouvernement français sur la sellette et un chancelier fragilisé dans sa coalition, les deux alliés historiques réussiront-ils à prendre des décisions ? Analyse du spécialiste des relations internationales et européennes, Patrick Martin-Genier

Le

Federal Chancellor Merz travels to Moldova
7min

International

« S’imposer en Moldavie est un moyen pour la Russie de peser sur la guerre en Ukraine » 

Emmanuel Macron est en visite ce mercredi en Moldavie, avec ses homologues allemand et polonais. Le président français soutient la présidente moldave pro-européenne face aux menaces d’ingérence russe, à un mois des élections législatives dans ce petit pays frontalier de l’Ukraine. La Russie peut-elle faire basculer dans son giron la Moldavie, comme elle l’a fait avec la Géorgie ? Eléments de réponse avec le chercheur Florent Parmentier.

Le

DC: Senate Foreign Relations Hearing on Ambassador Nominations
6min

International

L’ambassadeur américain fustige le gouvernement français : “c’est terrifiant d’utiliser l’antisémitisme à des fins politiques”, réagit Bertrand Badie

L'ambassadeur des États-Unis en France, Charles Kushner, critique “l’absence d’action suffisante” du gouvernement contre l’antisémitisme. Des accusations qui suivent à quelques jours d’écarts celles du Premier ministre israélien. Le Quai d’Orsay dénonce des propos “intolérables” et convoque Charles Kushner. Analyse du spécialiste de relations internationales Bertrand Badie.

Le