Summit of the European Political Community
Emmanuel Macron au sommet européen au Danemark, le 2 octobre 2025 - Crédit : Michael Kappeler/DPA/SIPA/2510021726

Sommet à Copenhague : « Nous voulons accroitre la pression sur la Russie », avance Emmanuel Macron

Au deuxième jour du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens organisé au Danemark, jeudi 2 octobre, le président français a plaidé pour renforcer la coopération en matière de défense et de sécurité, face à une menace « de plus en plus hybride ».
Aglaée Marchand

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Ce jeudi 2 octobre, les 47 membres de la Communauté politique européenne (CPE) se sont réunis à Copenhague pour leur septième sommet. Composé des 27 pays de l’Union européenne et de vingt autres États membres, comprenant le Royaume-Uni et la Turquie, ce forum a pour vocation d’évoquer les questions de sécurité commune. Avec sur la table : les enjeux de sécurité et de défense, face à la Russie.

S’accorder sur des efforts communs

En réaction à des menaces qui se multiplient ces dernières années, les États membres de la CPE ont structuré leur coopération en matière de lutte contre les cyberattaques, la désinformation et les ingérences étrangères, rapporte Emmanuel Macron, donnant comme exemple l’appui de la CPE à la Moldavie, dans un contexte post-électoral particulièrement marqué par des influences russes. Mais aussi contre le trafic de drogue, main dans la main avec le gouvernement de Giorgia Meloni, afin « d’éradiquer ce trafic », « dans l’Europe tout entière ». Un travail colossal qui implique des « sujets organisationnels » relatifs aux « navires qui y participent », des « innovations permanentes sur le plan technologique » et « sur les molécules ».

Son ton se durcit depuis quelques jours. Le président français milite pour un passage à l’échelle supérieure en termes de sécurité et de défense, qui doivent « être au cœur » des discussions sur le budget de l’UE. Au sujet des diverses incursions de drones repérées ces dernières semaines, il souligne que les pays sont « habilités » à les « neutraliser », s’ils entrent dans le ciel européen. La ligne est claire : « Nous ferons respecter nos espaces aériens, et nous ne serons jamais dans l’escalade, mais ça ne veut pas dire être faibles ».

La Russie au centre des discussions

La CPE a « réaffirmé » son soutien à l’Ukraine et à Volodymyr Zelensky, et sa volonté de continuer à lui fournir du matériel de défense, essentiellement « des drones » et « des missiles longue portée », précise Emmanuel Macron. Il loue le rapprochement des États-Unis à la position européenne, qui affichent « leur confiance » à l’égard des forces armées ukrainiennes. Tous les regards sont à présent tournés vers le Kremlin : « Nous voulons accroître la pression sur la Russie pour qu’elle revienne à la table des négociations ». Drones, avions, cyberattaques, attaques informationnelles, incidents devant les mosquées françaises… « Tout cela, c’est la Russie qui est derrière ». Et face à un pays qui « utilise toute la palette de jeu de l’hybridité pour venir nous bousculer », « nous avons acté d’augmenter notre seuil de réaction », poursuit-il.

Sur la question centrale des avoirs russes, actuellement gelés, Emmanuel Macron met un point d’honneur à rappeler l’attachement de l’Union européenne au respect du droit international, « parce qu’il en va de la crédibilité de l’Europe ». Il avance toutefois des discussions autour d’une « innovation juridico-financière », et la possible mobilisation de ces actifs dans le cadre « de la solution à la fin de la guerre », car « la Russie a créé beaucoup de dommages ».

Le forum s’est accordé pour franchir « une étape supplémentaire », dans « la lutte contre les flottes fantômes », qui financent « 30 à 40 % des efforts de guerre de la Russie ». « Nous avons décidé de passer un pas en allant vers une politique d’entrave quand, dans nos eaux, ces bateaux participent à ce trafic », avance le président français, évoquant une future réunion des chefs d’État-major, « en coopération avec l’Otan », afin de « bâtir des actions communes ces prochaines semaines ». Quant à l’arraisonnement d’un pétrolier russe au large de Saint-Nazaire, Emmanuel Macron estime qu’ « il y avait des soupçons, il y a donc eu une action de notre marine ». Il justifie l’ouverture d’une enquête « face à des comportements inappropriés et extrêmement agressifs à l’égard de notre frégate et des hélicoptères déployés ».

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