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Le couple français Cécile Kohler et Jacques Paris, emprisonné en Iran depuis 2022 pour des accusations d’espionnage, a été condamné à de lourdes peines de prison, vingt ans et dix-sept ans a annoncé mardi la justice iranienne.
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Par Steve Jourdin
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La ligne de front actuelle s’étend sur environ 1000 kilomètres du nord au sud. C’est là que s’affrontent quotidiennement Ukrainiens et Russes. Le réalisme impose de partir de cette ligne : elle permettrait d’obliger les Russes à cesser leur grignotage territorial, tout en permettant aux Ukrainiens de maintenir leurs positions de défense.
Les Ukrainiens savent qu’ils n’ont pas les moyens militaires de reconquérir les 19 à 20 % de leur territoire actuellement occupés par la Russie. En s’appuyant sur cette ligne, ils préserveraient ce qui reste de leur souveraineté et éviteraient d’entretenir l’idée qu’il faudrait encore céder du terrain à Moscou — ce que réclame Poutine, qui veut la totalité de l’oblast de Donetsk.
À ce stade, l’objectif est d’abord un cessez-le-feu, avant d’engager des négociations. Mais Moscou estime qu’un cessez-le-feu ne peut intervenir qu’à l’issue des discussions. Les positions russes, elles, n’ont pratiquement pas évolué depuis le début du conflit. La seule concession envisagée serait le retrait des forces russes des régions de Kherson et Zaporijjia, qu’elles n’ont pas encore entièrement conquises mais que Poutine a déjà annexées administrativement. En clair : la Russie garderait la rive sud du Dniepr, et laisserait la rive nord… c’est une fausse concession.
Si Zelensky et les Européens ne sont pas associés, on revivra un Munich ou un Yalta ! Ce serait une catastrophe : la puissance belligérante russe et la puissance américaine s’entendraient entre elles et imposeraient leurs conditions de paix à l’Ukraine… donc à l’Europe. Le risque, c’est que Washington s’aligne sur la position russe, et que cela se produise à Budapest, symbole du jeu ambigu d’Orbán.
Il joue une carte pro-russe extrêmement dangereuse. Il veut apparaître comme un « faiseur de paix », mais il sabote les efforts européens. Ce n’est pas une initiative coordonnée avec ses partenaires de l’UE. Si cette rencontre débouche sur un accord bilatéral russo-américain, on assisterait à une bascule historique dans le mauvais sens.
Il faut évidemment chercher une issue à ce conflit. Il faut saluer tout effort diplomatique, y compris celui de Trump, mais pas à n’importe quel prix. L’Europe a déjà connu cela en 1938 à Munich, puis à Yalta : des décisions prises sans elle, sur son propre sort.
Parce que Poutine veut rétablir une forme d’équilibre bipolaire, celui de l’Union soviétique face aux États-Unis. Il veut redevenir l’alter ego de Washington. Dans ce scénario, Trump et Poutine discuteraient entre eux, et Zelensky serait ensuite convoqué pour entériner les décisions, sans les Européens. Poutine raisonne à long terme : pour lui, ce serait une étape vers le retour de la “Grande Russie”.
Trump, lui, cherche un résultat immédiat, un « deal » qui le mette en scène en faiseur de paix, comme à Gaza. Il est convaincu qu’il peut obtenir un accord direct avec Poutine. Mais cela nous ramènerait à 2014 : un gel temporaire des combats, sans garanties solides, et donc la répétition des mêmes erreurs. Sans garanties de sécurité fermes de la part des États-Unis ou des Européens, on recrée les conditions d’un futur conflit.
Ces missiles ne changeraient pas fondamentalement le rapport de forces, mais ils auraient un effet psychologique et stratégique majeur sur Poutine. Ils permettraient à l’Ukraine de frapper en profondeur, sur des cibles militaires à haute valeur ajoutée. Cela serait très déstabilisant pour Moscou.
Trump refuse aussi pour des raisons politiques : il ne veut pas humilier Poutine. Ce dernier a même tenté de le séduire en évoquant des projets économiques fantasques, comme un tunnel sous l’Alaska reliant la Russie et les États-Unis ! C’est une pure ineptie : un ouvrage de plus de 100 km, 30 ans de travaux, un coût colossal, sans aucun sens technique ni économique. Les Russes annoncent un coût de 8 à 9 milliards de dollars, alors que ce serait au moins dix fois plus. C’est de la désinformation pure.
Pour aller plus loin
Masterclass, avec Christel Heydemann, directrice générale d'Orange