Tensions France-Algérie : « Depuis l’indépendance, l’Algérie n’a que la haine de la France à offrir à son peuple », dénonce Jean-Philippe Tanguy (RN)

Invité de la matinale de Public Sénat, Jean-Philippe Tanguy (RN) a dénoncé l’attitude de l’Algérie, qui a refusé d’accueillir une soixantaine de ressortissants expulsés par la France. Le député RN estime qu’Emmanuel Macron s’est mis “dans la main du régime algérien” depuis 2017 et ses propos sur la colonisation
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Lundi soir, l’Algérie a rejeté la proposition de la France, qui avait transmis une liste d’une soixantaine de ressortissants algériens considérés comme « dangereux. » Jean-Philippe Tanguy estime qu’en transmettant ainsi cette liste publiquement, la France s’est mise « dans la logique du régime algérien », qui « a besoin de la France comme d’un épouvantail pour légitimer son action autoritaire. » D’après lui, l’Algérie n’a, depuis l’indépendance, « rien d’autre à offrir à sa jeunesse et son peuple que la haine de la France. »

Sur le fond de la réponse à apporter, le député RN rappelle d’abord que « l’Algérie est en tort » au regard du droit international en refusant ses ressortissants expulsés. En réponse, Bruno Retailleau a promis de mettre en œuvre sa stratégie d’une « réponse graduée », notamment en suspendant l’accord de 2007 qui permet à des ressortissants algériens d’entrer sur le territoire français sans visa.

« Bruno Retailleau agit avec les deux mains dans le dos »

Jean-Philippe Tanguy défend plutôt une doctrine de représailles massives : « Il faut suspendre tous les visas, y compris ceux des diplomates algériens, empêcher toute forme de transferts d’argent et interdire les transferts d’imams. Cela fait des années que l’on fait dans la gradation, cela ne suffit pas. Toutes ces dispositions sont légales, il faut les appliquer tout simplement. »

La réponse du ministre de l’Intérieur sera pour Jean-Philippe Tanguy nécessairement insuffisante puisqu’il « agit avec les deux mains dans le dos », à partir du moment où Emmanuel Macron a déjà annoncé qu’il ne dénoncerait pas l’accord de 1968. « Emmanuel Macron s’est mis dans la main du régime algérien depuis le début. Avec ses propos sur les ‘crimes contre l’humanité’ de la colonisation et en envoyant des ministres sur les tombes des terroristes du FLN, il a donné du crédit à la propagande du régime », a dénoncé le cadre du RN.

A la question de la réaction potentielle d’une partie de la population face à ce genre de mesures pouvant pénaliser les Français ayant des liens avec l’Algérie, Jean-Philippe Tanguy dit « ne pas la craindre » : « Cela voudrait dire qu’on a une cinquième colonne dans notre pays, or je ne le crois pas. Je ne crois pas que les Français issus de l’immigration soient une communauté distincte de la communauté nationale, prêts à se rebeller contre les intérêts nationaux. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Tensions France-Algérie : « Depuis l’indépendance, l’Algérie n’a que la haine de la France à offrir à son peuple », dénonce Jean-Philippe Tanguy (RN)
3min

International

« La solution à deux États est la seule capable de garantir la stabilité et la sécurité dans notre région », estime la cheffe de mission palestinienne en France

Israël a lancé mardi 16 septembre une nouvelle offensive terrestre dans la bande de Gaza, suscitant les critiques de la communauté internationale. Alors que plusieurs pays occidentaux, dont la France, doivent reconnaître lundi un État de Palestine lors d’une conférence à New York, Hala Abou-Hassira, ambassadrice et cheffe de mission de la Palestine en France, attend aussi « des sanctions » contre Israël.

Le

En déplacement en Palestine, une délégation de sénateurs -6ee1-41d4-8347-f7d7eb9d5cb5
7min

International

« Un étouffement régulier » : en déplacement en Palestine, une délégation de sénateurs s’inquiète de la colonisation en Cisjordanie

Plusieurs membres du groupe d’amitié sénatorial France-Palestine se sont rendus en Cisjordanie, dans la perspective de la reconnaissance de l’État de Palestine et donc du « jour d’après ». Leur voyage, décrit comme étant d’une « rare intensité », met en exergue les effets néfastes de la colonisation israélienne, entre difficultés humanitaires, asphyxie économique, et déplacements entravés.

Le