L’Ukraine toujours au cœur de l’actualité mondiale. Trois ans jour pour jour après l’invasion russe du pays, le 24 février 2022, la guerre se poursuit toujours à l’est de l’Europe. Ce lundi, Emmanuel Macron se déplace à Washington pour rencontrer Donald Trump et échanger sur la crise, dans un contexte de tensions toujours plus important entre les États-Unis et l’Ukraine. Le 19 février, le milliardaire avait notamment qualifié Volodymyr Zelensky de « dictateur sans élection », quelques jours après l’amorce de discussions entre diplomates américains et russes en Arabie saoudite au sujet du conflit.
Une démarche qui pourrait amorcer un début de résolution du conflit ? « Je ne crois pas qu’on y soit encore », tranche l’eurodéputé Renew Bernard Guetta, invité ce lundi 24 février de la matinale de Public Sénat. Et pour cause : selon l’élu, les récentes prises de position du dirigeant républicain ne sont pas favorables à une sortie de la guerre. « Donald Trump n’a mis aucune proposition de paix concrète sur la table », déplore-t-il. « Il a simplement dit que l’Ukraine devrait renoncer à la Crimée, au Donbass, à toute idée de pouvoir entrer dans l’Alliance atlantique. C’est absolument inouï ! Le pauvre M. Poutine – percevez mon ironie – que lui reste-t-il à demander ? »
« Les relations de Trump avec notre président ne sont pas si mauvaises »
Donald Trump, qui ne cesse de remettre en cause le soutien militaire américain à l’Ukraine, tente notamment de faire pression sur Kiev pour obtenir la signature d’un accord sur l’exploitation de minerais dans le pays en échange de sa sécurité par les États-Unis. Un projet refusé à plusieurs reprises par le président ukrainien, suscitant l’ire du milliardaire américain. Dimanche, Volodymyr Zelensky s’est toutefois redit « prêt à discuter avec le président Trump » sur le sujet. « Dans ma vie, j’ai dû conclure plusieurs accords (…), je sais comment on peut et on doit signer des accords avec des gens sérieux. »
Que peut, dans cette période de discorde, apporter la visite d’Emmanuel Macron à la Maison-Blanche ? Le dirigeant devrait « présenter à Donald Trump des propositions franco-britanniques de protection de l’Ukraine après un éventuel accord de cessez-le-feu et lui demander que l’armée américaine assure une protection aérienne de ce dispositif », précise Bernard Guetta ce lundi. D’après lui, il « n’est pas totalement exclu » que le chef d’État français parvienne à obtenir de son homologue américain son soutien face à ses propositions. « Les relations, non pas politiques, mais personnelles, de Trump avec notre président ne sont pas si mauvaises, loin de là », soutient Bernard Guetta.
« Infliger à Poutine une défaite claire et nette »
Pour l’eurodéputé, la stratégie américaine vis-à-vis du régime russe depuis l’accession au pouvoir de Donald Trump doit néanmoins être modifiée en profondeur. « Bien entendu qu’il faudra un jour peut-être discuter avec Vladimir Poutine et son successeur. Mais discuter avec lui dans les conditions actuelles, je ne vois pas vraiment où ça mène », soutient ainsi Bernard Guetta. « Il faut, pour négocier avec Vladimir Poutine, lui avoir au préalable infligé une défaite claire et nette. » Loin des conditions des pourparlers organisés à Riyad entre Russes et Américains, sans la présence de l’Ukraine, le 18 février dernier.