Après la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée au pouvoir de rebelles en Syrie, plusieurs pays européens dont l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile. Plusieurs partis politiques ont également ouvert la voie au retour des réfugiés syriens dans le pays. Un débat qui soulève des questions politiques et juridiques.
Union européenne : « Il faut augmenter notre capacité d’industrie et de défense ensemble », demande Thierry Breton
Par Stephane Duguet
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A cinq mois des élections européennes, Thierry Breton l’affirme : « On ne ralentit pas, on accélère ». Le commissaire européen au marché intérieur estime toujours qu’en matière de défense, les Etats membres doivent « prendre leur destin en main » et que cela passe par des investissements coordonnés. L’ancien ministre de l’Economie de Jacques Chirac a chiffré à 100 milliards d’euros, le montant nécessaire pour lancer un fonds de défense.
Selon celui qui appartient au groupe Renew Europe, dont font partie les macronistes, plaide en faveur d’une Europe « puissante » pour « protéger nos concitoyens ». Ainsi, Thierry Breton considère qu’il « faut augmenter notre capacité d’industrie et de défense ensemble. » Il pointe le fait qu’aujourd’hui, les Etats membres de l’Union dépensent 200 milliards d’euros par an « mais de manière trop dispersée ». Le commissaire au marché intérieur soutient qu’il faut « augmenter notre capacité à accroître la puissance de l’Europe dans le domaine industriel, numérique et la défense. »
« L’Europe fonctionne de mieux en mieux »
Si les Etats membres de l’Union européenne ont des positions divergentes sur les orientations à prendre pour soutenir l’Ukraine ou créer une défense commune, Thierry Breton se veut tout de même optimiste. Il y a une « prise de conscience » des Etats sur la nécessité d’améliorer l’industrie de défense en Europe. Il estime aussi que le souhait formulé par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse mardi soir, d’émettre de la dette commune pour investir dans les « priorités d’avenir » n’est pas vain. « L’Europe fonctionne de mieux en mieux en ayant conscience des problèmes à affronter, en se donnant ensuite les moyens de les surmonter », avance le commissaire européen.
Depuis bientôt deux ans, l’Europe mobilise des moyens financiers et matériels importants pour soutenir l’Ukraine, en guerre contre la Russie. Même si les avis des Etats sont parfois divergents sur les orientations à prendre, Thierry Breton met en avant l’exemple de la Hongrie, défavorable à aider militairement l’Ukraine. « La Hongrie augmente aussi de manière très importante ses capacités de production d’armement et permettra de vendre sa production à d’autres pays européens qui en feront ce qu’ils voudront », souligne-t-il.
Achat d’armes en commun pour l’Ukraine
Preuve de la nécessité d’une défense européenne, Thierry Breton explique que dans les « espaces contestés », c’est-à-dire des espaces non territorialisés comme « le cyberespace, l’espace maritime ou l’espace tout court », « il n’y a aucun pays qui peut se protéger seul ». Le commissaire au marché intérieur se réjouit par ailleurs que les 22 États de l’Union européennes membres de l’OTAN aient pris l’engagement d’investir 2 % de leur PIB dans le domaine militaire pour s’émanciper du « parapluie américain ». « Si tous les États de l’Europe membres de l’OTAN respectent cet engagement, c’est 143 milliards de plus investis chaque année en matière de défense », explicite Thierry Breton.
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a également annoncé chez nos confrères du Parisien, une initiative européenne pour fournir 78 canons Caesar supplémentaires à l’Ukraine, « en incitant les Européens et nos alliés à se partager cette facture. » « Cela va évidemment dans le bon sens », se félicite Thierry Breton.
Tête de liste Renew pour les européennes ?
Pour sa formation politique Renew, l’échéance des élections européennes va être importante. Le président du groupe au Parlement européen, Stéphane Séjourné a été nommé ministre des Affaires étrangères en France et va donc être remplacé. Avant sa nomination au Quai d’Orsay, il devait aussi être tête de liste Renew pour le scrutin du mois de juin.
Thierry Breton, dont le mandat à la commission se termine dans moins d’un an, assure ne pas être candidat pour mener la liste Renaissance en France. Toutefois, il ne ferme pas la porte si Emmanuel Macron le lui propose : « On verra. Avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure non plus. Ça se passe toujours à la dernière minute », lance-t-il.
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