Ursula Von der Leyen
Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

Ursula Von der Leyen favorite pour conserver la présidence de la Commission européenne

L’Allemande Ursula Von der Leyen est en passe d’être désignée présidente de la Commission européenne, par les 27 Etats-membres de l’Union européenne. Mais pourra-t-elle obtenir ensuite une majorité de voix au sein du Parlement européen, le mois prochain ? On en débat dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat.
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Alors que la France est plongée dans une incertitude politique à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’avenir de l’Union européenne pour les cinq prochaines années se joue dans les jours à venir. Lundi 17 juin, les 27 chefs d’Etats de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour s’accorder sur les “tops jobs”, c’est-à-dire les fonctions au sommet des institutions de l’UE. L’Allemande du Parti populaire européen (droite) Ursula Von der Leyen tient la corde pour conserver la présidence de la Commission européenne, l’ancien Premier ministre socialiste portugais Antonio Costa devrait occuper la fonction de président du Conseil européen, la cheffe du gouvernement estonien Kaja Kallas, au profil centriste, celui de Haut-représentant de l’Union européenne, à la tête de la diplomatie européenne. Un casting à valider lors du sommet européen des 27 et 28 juin prochains. 

Mais la course à la tête de l’Union européenne ne s’arrête pas là. Ursula Von der Leyen devra, le 18 juillet prochain à Strasbourg, être élue par une majorité de voix du Parlement européen. Sur le papier, la majorité pro-européenne au Parlement européen, maintenue à l’issue des élections européennes (PPE, Sociaux-démocrates, Renew) devrait reconduire Ursula Von der Leyen. “Si les groupes sociaux-démocrates et Renew la soutiennent, en plus du PPE, cela suffira à la faire réélire”, explique Zeljana Zovko, eurodéputée croate du PPE, dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat. 

Mais l’Allemande pourrait perdre certaines voix dans sa majorité, et même dans son propre groupe, le PPE, où certains députés, notamment les Français, la trouvent trop verte depuis qu’elle a porté le Pacte vert pour la neutralité carbone en 2050, lors de son premier mandat. 

Une alliance avec Giorgia Meloni ?

Public Sénat France 24

Ursula Von der Leyen pourrait, pour assurer sa victoire, aller draguer les députés du groupe de droite radicale des Conservateurs, Réformistes européens, qui rassemble notamment les troupes du parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, avec qui Ursula Von der Leyen, s’entend bien et travaille sur la question de l’immigration. “C’est normal qu’Ursula von der Leyen travailler avec Giorgia Meloni, elle est membre du Conseil européen, c’est une leader en Europe”, explique Zeljana Zovko. 

Une alliance inimaginable pour l’aile gauche de la majorité au Parlement européen. “Nous les socialistes, nous sommes très clairs. Si Ursula Von der Leyen veut s’allier avec l’extrême droite, quelle qu’elle soit, alors elle perdra les 140 voix des députés sociaux-démocrates, et je ne vois pas comment elle pourra être élue”, explique Javier Moreno Sanchez, eurodéputé espagnol, membre du groupe des Sociaux-démocrates, qui reste le 2e groupe du Parlement européen. “Et puis nous poserons nos conditions à cette alliance avec le PPE”, explique Javier Moreno Sanchez qui défend une politique européenne plus sociale et écologique. “Il y a 5 ans, entre la première réunion et la dernière avec nous, Ursula Von der Leyen n’était plus la même personne”, se rappelle l’élu espagnol alors que l’alliance de 2019 avait finalement abouti sur le Pacte vert. 

Lors de ce premier mandat, l’Allemande n’a pas laissé que des bons souvenirs aux eurodéputés de gauche. “Elle a manqué de transparence. Nous attendons toujours les SMS qu’elle a échangés avec le patron de Pfizer sur les commandes de vaccins, pendant la crise Covid”, rappelle Stelios Kouloglou, eurodéputé grec du La Gauche au Parlement européen, dans lequel siège La France Insoumise. 

“Et puis je dirais qu’elle est aussi responsable de la normalisation de l’extrême droite qui monte aujourd’hui en Europe.”

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?
7min

International

Frappes israéliennes en Iran : un revers pour la diplomatie de Trump ?

Les bombardements israéliens sur une série de sites iraniens durant la nuit écoulée viennent questionner l’état de la relation entre Washington et l’État hébreu, qui ont connu une série de hauts et de bas lors des derniers mois. Ce vendredi, Donald Trump a choisi de mettre la pression sur Téhéran.

Le

Pakistan Iran Mideast Wars
5min

International

Frappes israéliennes : « Israël veut replacer l’Iran comme l’ennemi principal de la région »

Cette nuit, Israël a frappé à de nombreuses reprises des sites nucléaires et des dirigeants de l'armée iranienne en justifiant une « menace nucléaire ». L’Iran a riposté avec une centaine de drones lancés vers le territoire israélien. Les attaques se sont poursuivies dans la journée. Pour Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l’Iran, la justification d’Israël n’est qu’une « façade » et vise à occulter la question palestinienne. Selon lui, cette série d'attaques va renforcer l’isolement d’Israël. Entretien.

Le

Iran nuclear water reactor of Arak
6min

International

Attaques d'Israël contre l'Iran : ce que l'on sait du programme nucléaire de Téhéran

Israël a invoqué la menace nucléaire pour justifier une série d’importants bombardements sur le sol iranien. Accusée de ne plus respecter depuis plusieurs années l’accord conclu en 2015 sur ses capacités nucléaires, Téhéran disposerait désormais du matériel nécessaire à la construction d’une bombe, selon des conclusions de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Le