14-juillet: dans les coulisses du défilé, avec son chef d’orchestre
6h30 du matin, place de la Concorde: comme chaque matin depuis plusieurs jours, le gouverneur militaire de Paris observe avec attention les...

14-juillet: dans les coulisses du défilé, avec son chef d’orchestre

6h30 du matin, place de la Concorde: comme chaque matin depuis plusieurs jours, le gouverneur militaire de Paris observe avec attention les...
Public Sénat

Par Daphné BENOIT et Jacques KLOPP

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4 min

Publié le

6h30 du matin, place de la Concorde: comme chaque matin depuis plusieurs jours, le gouverneur militaire de Paris observe avec attention les troupes répéter sur les Champs Elysées le défilé du 14-juillet, dont il est le chef d'orchestre.

"Ca fait plusieurs mois que le défilé est en cours d'élaboration. Depuis le début de la semaine nous sommes entrés dans le sprint final", explique le général Bruno Le Ray, la voix couverte par les coups de klaxon rageurs d'automobilistes empêchés momentanément de passer.

"Les répétitions perturbent un peu la vie parisienne", sourit-il, pendant que légionnaires en képi blanc et élèves de Saint-Cyr tirés à quatre épingles s'approprient le parcours.

De la proposition du thème jusqu'aux moindres détails à régler le jour J, le général Le Ray veille dans l'ombre à la bonne tenue du défilé, pour la troisième année consécutive. L'édition 2018 mobilise plus de 4.000 militaires, 220 véhicules, 250 chevaux, 64 avions et 30 hélicoptères.

"C'est un ballet extrêmement dense et compliqué à coordonner. On l'organise comme une opération militaire, avec la quasi-totalité des moyens des armées en termes de préparation, de logistique, d'accompagnement", explique-t-il entre deux échanges avec la ministre des Armées Florence Parly, venue assister aux préparatifs.

Seuls quelques packs de bière éventrés témoignent des agapes de la veille au soir sur les Champs Elysées, après la qualification des Bleus en finale du Mondial.

Pas le temps de traîner, le haut gradé est attendu à Brétigny-sur-Orge, à 25 km au sud de Paris, où s'entraînent les unités motorisées venues de toute la France.

"Trois, deux, un, top!": sous les yeux du gouverneur militaire de Paris et des caméras installées le long du parcours, l'imposant cortège s'ébranle sur une piste de la même longueur que les Champs Elysées.

- chronomètres -

Des soldat de Singapour, nation invitée à défiler le 14-Juillet, lors d'une répétition le 11 juillet 2018
Des soldat de Singapour, nation invitée à défiler le 14-Juillet, lors d'une répétition le 11 juillet 2018
AFP

Sur la table, deux chronomètres. Chaque véhicule a une vitesse précise à respecter, aux alentours de 14 km/h, sous peine de causer des écarts disgracieux.

"Les lumières bleues des motards de la police et de la gendarmerie ne clignotent pas de manière tout à fait coordonnée", plaisante le général. "Il y a toujours de la marge de progression!"

Derrière les motos surgissent les blindés. Chars Leclerc, canons Caesar, véhicules de combat d'infanterie (VBCI)... Les camions des sapeurs-pompiers de Paris ferment le ban.

"Les alignements sont très bons", salue le général. "Il reste quelques détails à régler pour une exécution parfaite mais globalement c'était une répétition de très bonne qualité, les participants ont bien appréhendé les difficultés de cet exercice assez complexe".

"On répète tous les jours pour être parfaitement synchro le jour J", confirme le maréchal logis-chef Jean-Baptiste, du 4e régiment du matériel, "fier" de défiler pour la première fois. "Mais on est entraînés pour: l'armée, c'est toujours millimétré".

Les défaillances matérielles sont aussi anticipées. "En 2017, un char de la Première Guerre mondiale est tombé en panne devant la tribune présidentielle mais a réussi à repartir après quelques minutes. Nous étions prêts à l'évacuer si nécessaire", raconte le gouverneur militaire.

Retour vers Paris pour la répétition du défilé aérien. Des dizaines d'aéronefs se préparent à déferler dans le ciel parisien.

"Trop près, trop près". "Ok je corrige". Aux commandes d'un C-130J Super Hercules dernière génération, le lieutenant-colonel Stéphane n'a "pas le temps d'admirer le paysage". Il vole en formation serrée avec un Transall. Les ailes des deux appareils de transport se frôlent.

"Contrairement aux avions de chasse, on n'a pas l'habitude de voler en patrouille avec des gros appareils à hélices. Cela demande une précision de pilotage beaucoup plus fine et au final beaucoup d'énergie", explique le commandant Franck à bord du C-130J.

Autre difficulté: survoler Paris, densément peuplé, à une altitude relativement basse. "Il faut faire très attention à l'environnement", note le lieutenant-colonel Stéphane.

Le général Le Ray est confiant: le spectacle d'1h45 donné samedi, devrait éblouir les Français.

Quant aux défilants, "je leur conseille d'être exemplaires dans leur exécution, et surtout de profiter de ce moment, rare dans la vie d'un militaire, d'avoir l'occasion de défiler."

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