17 octobre 1961 : « Reconnaître ces crimes, c’est regarder l’histoire en face » pour Gérald Darmanin

17 octobre 1961 : « Reconnaître ces crimes, c’est regarder l’histoire en face » pour Gérald Darmanin

Aux questions d’actualité du Sénat, Gérald Darmanin a réfuté tout acte de repentance de la part du chef de l’Etat lors des commémorations du 17 octobre 1961. « Il y a eu des blessés par centaines, et plusieurs dizaines de morts du fait d’agents publics français. C’est une vérité historique », a-t-il rappelé.
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« Une forme d’errance mémorielle ». C’est par ces mots que le sénateur LR, Stéphane Le Rudulier a qualifié le communiqué d’Emmanuel Macron qui a participé aux commémorations du 17 octobre 1961, date d’une répression sanglante de manifestants algériens à Paris. « Les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République », a affirmé le chef de l’Etat en désignant celui qui était à l’époque préfet de police de Paris.

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« Une grande Nation est sans doute celle qui regarde son histoire avec vérité […] Je n’ai pas de leçons de patriotisme à recevoir venant d’un grand-père qui a choisi la France », a d’abord déclaré le ministre de l’Intérieur en réaction aux protestations suscitées par le début de son propos.

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« Le 17 octobre 1961, il y a eu des milliers de personnes, des femmes, des enfants, des hommes qui ont manifesté. Il y a eu des blessés par centaines, et plusieurs dizaines de morts du fait d’agents publics français. C’est une vérité historique », a-t-il rappelé avant d’ajouter : « Reconnaître ces crimes, ce n’est en aucun cas être dans une errance. C’est regarder l’histoire en face. Et nous demandons à tous les pays de regarder l’histoire en face […] Devant la vérité, nous devons tous, être unis plutôt que de chercher à faire de la politique politicienne lorsqu’il y a autant de morts qui sont de la responsabilité de la République ». Une fois n’est pas coutume, cette intervention lui a valu des applaudissements sur les bancs de la gauche.

Sur les bancs LR, ce communiqué du chef de l’Etat est « une propagande victimaire ». « Toute histoire nationale a sa part d’ombre et de lumière. Nous devons tous être fiers de notre histoire nationale. Or la repentance à répétition du président de la République est la porte ouverte à la concurrence des mémoires qui dresse les Français les uns contre les autres […] Pour se réconcilier avec l’Algérie, il faut être deux. Cette réciprocité est indispensable à l’apaisement de nos relations. Nous sommes dans un système de mémoires hémiplégique où seule la France consent à l’effort de vérité historique alors que dans cette histoire douloureuse les torts sont partagés », a répliqué Stéphane Le Rudulier sous, cette fois-ci, les applaudissements de la droite du Sénat.

 

 

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