1er Mai : le gouvernement pointé du doigt face aux violences des « black blocs »

1er Mai : le gouvernement pointé du doigt face aux violences des « black blocs »

Après les débordements qui ont eu lieu en marge du défilé, les sénateurs de droite et de gauche ont critiqué l’exécutif pour sa gestion de la sécurité.
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Les images sont devenues récurrentes lors des grandes manifestations parisiennes. Plus d’un millier de personnes habillées de noir, casquées et cagoulées, ont transformé le défilé du 1er mai en une série d’escarmouches violentes avec la police. Rapides et très organisés, ces « black blocs » réunissent des militants de bords très différents, le temps d’un affrontement. Ce mardi, ils se sont d’abord attaqués à un restaurant McDonald’s puis à d’autres vitrines et à du mobilier urbain. Après des échanges de projectiles avec des CRS, 109 personnes ont finalement été arrêtées. Ce mercredi, le Premier ministre Edouard Philippe a de nouveau condamné ces « casseurs dont la volonté est de remettre en question notre société et à certains égards notre démocratie », en marge de son déplacement dans le Cher.

1er-Mai : Philippe dénonce les"casseurs dont la volonté est de remettre en question notre société"
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Sur Twitter, les politiques de tous bords ont dénoncé les actes violents.

Mais la polémique ne s’est pas pour autant dégonflée. De l’extrême-gauche à l’extrême-droite, tous les partis ont dénoncé les violences qui ont émaillé la fête du travail, et en ont profité pour critiquer le gouvernement, jugé responsable de ces débordements. A droite, les sénateurs Républicains se sont ainsi montrés particulièrement féroces, dans le sillage de leur président Bruno Retailleau. Sur Twitter, ce dernier a dénoncé la « zadisation de la France », après les violences.

Interrogé par Public Sénat, le sénateur LR Guillaume Chevrollier juge « inacceptables » les violences du 1er mai. « On sait que le gouvernement disposait d’informations » explique-t-il, critiquant un « manque d’anticipation » du gouvernement. « Il y a une certaine faiblesse du pouvoir, une crise de l’autorité » insiste-t-il.

Guillaume Chevrollier juge « inacceptables » les violences du 1er mai
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Son collègue, le sénateur Sébastien Meurant n’est pas plus tendre. « Ce n’est pas la première fois et l’Etat a envoyé un très mauvais signal avec ce qu’il s’est passé à Notre-Dame-des-Landes » estime le sénateur LR. « Lorsqu’on laisse faire, on récolte ce que l’on sème : l’impuissance ».

1er Mai : « Lorsqu’on laisse faire, on récolte ce que l’on sème : l’impuissance » affirme Meurant
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La gauche critique aussi la gestion de cette crise. « Si l’Etat n’est pas capable d’avoir une stratégie face à ces bandes, ça devient gravissime » tranche la socialiste Marie-Noëlle Lienemann, soulignant le manque de moyens de la police pour éviter les dérives.

1er-Mai : "il y a des stratégies policières à mettre en place" affirme Lienemann
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Mis en cause, le Premier ministre s’est défendu. « L’ensemble des dispositions avaient été prises » assure Edouard Philippe, qui veut réagir avec « fermeté mais aussi tranquillité » lors des prochaines manifestations.

Une commission d’enquête ?

De son côté, le groupe Communiste, Républicain et Citoyen (CRC) balaye d’un revers de main l’assimilation des casseurs à l’extrême-gauche. « Je n’y crois pas » soupire la présidente du groupe, Eliane Assassi, lassée que les violences éclipsent les messages des manifestants. « Ils sont là pour casser les mouvements sociaux » assure-t-elle. Sur Twitter, Pierre Laurent pointe du doigt « l’attitude bien trouble des forces de police qui ont laissé faire pendant près d'1h. Voudrait-on cacher la force des manifestations sociales pacifiques ? » L’accusation de « laissez-faire » est à peine voilée. « Il faut faire la lumière sur ces actes » martèle Eliane Assassi qui demande, en urgence, l’audition  du ministre Gérard Collomb devant la Commission des lois du Sénat.

Tout comme le patron du parti socialiste Olivier Faure, la sénatrice réclame aussi la mise en place d’une commission d’enquête. Même le sénateur Républicain Michel Vaspart évoque cette possibilité.

« Je ne suis pas sûr que ça règle la question »  estime Guillaume Chevrollier, qui privilégie les questions au gouvernement pour réclamer des explications. Mais en cette fin de session parlementaire, peu de groupes disposent encore d’un « droit de tirage » qui permet de réclamer des commissions d’enquête.

Samedi, les forces de l’ordre seront à nouveau mobilisées pour encadrer la « Fête à Macron » de François Ruffin. Cette fois, le gouvernement est attendu au tournant.

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