Derrière les sourires, l’inquiétude. Ce matin, lors de la première réunion de groupe LREM, les nouveaux faisaient leurs premiers pas dans les couloirs du Luxembourg, chaleureusement accueillis par leurs nouveaux collègues. Sans surprise, François Patriat a été réélu à l’unanimité président du groupe LREM. Pour autant, l’addition, ou plutôt la soustraction, s’annonce salée deux jours après les sénatoriales. Le groupe avait déjà péniblement sauvé les meubles dimanche soir, en comptabilisant 28 sénateurs (les non renouvelables et ceux élus sous la bannière En Marche), contre 29 avant l’élection. Mais voilà, certains, élus sur l’étiquette En Marche, sont partis ou vont partir ailleurs.
Selon nos informations, ils ne seraient déjà plus que 20 au groupe LREM et le nombre pourrait encore baisser d’ici le 3 octobre, date des compositions officielles des groupes. Au Sénat, le groupe RDSE concurrence fortement les « Marcheurs ». Par exemple, Alain Bertrand, réélu en Lozère sous la bannière LREM, a déjà rejoint le groupe RDSE. Eric Gold, élu sur une liste LREM dans le Puy-de-Dôme a fait de même. Et comme nous l’écrivions cet été, un rapprochement est en cours entre le Parti radical valoisien, membre de l’UDI, et les Radicaux de gauche. À la manœuvre, le sénateur, Jean-Marc Gabouty. Auparavant au groupe centriste, il a déjà fait le chemin vers le groupe RDSE. « On est déjà 18, mais on va dépasser les 20. Ce serait bien de passer devant le groupe En Marche » indique-t-il.
Autre source d’inquiétude pour François Patriat et les siens, le possible retour d’un groupe écologiste au Sénat annoncé sur Public Sénat par le sénateur de Loire-Atlantique, Ronan Dantec. Si pour le moment seul 5 sénateurs ont été élus sur une étiquette écologiste (il en faut 10 pour faire un groupe), des élus ultramarins pourraient faire le nombre. Un coup qui pourrait être dur pour le groupe LREM qui comptait 7 élus ultramarins avant dimanche. « Il y a beaucoup de divers gauche dans la nature et plusieurs hésitent encore sur le groupe à rejoindre » confie, amusé, Ronan Dantec.
Spécificité du Palais du Luxembourg, les sénateurs sont attachés à leur liberté de parole et encore plus à leur liberté de vote. Rejoindre LREM, c’est craindre d’être cornaqué lors des séances publiques, à l’image de ces derniers mois à l’Assemblée nationale.