La préparation de l'élection présidentielle de 2017 a réservé des surprises en série, avec la qualification inattendue de François Fillon et le renoncement de François Hollande, tandis qu'en embuscade Marine Le Pen et le Front national préparent un probable second tour.
- Hollande renonce, la gauche éparpillée
Cela restera comme l'image politique de l'année: François Hollande, en direct à la télévision depuis l'Elysée, posé devant un morne fond bleu, renonçant à briguer un deuxième mandat. Une première pour un président de la Ve République.
Avant ce 1er décembre au soir, le président de la République a dû affronter une nouvelle année de turbulences au sein de son propre camp.
L'ancien Premier ministre et candidat à la primaire du PS, Manuel Valls, en déplacement le 15 décembre 2016 à La Rochelle
AFP
Débat sur la déchéance de nationalité, loi travail, publication d'un livre de confidences à des journalistes... Autant de soubresauts qui ont creusé les lignes de fracture et ouvert la perspective d'une gauche "pulvérisée" en 2017, selon l'expression de l'ancien Premier ministre Manuel Valls.
Ce dernier, après une intense campagne d'empêchement envers François Hollande, a vu la voie se dégager pour se lancer dans la primaire, opposé notamment à trois autres ministres du quinquennat, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon.
Les socialistes parviendront-ils à se rassembler à l'issue du deuxième tour de la primaire le 29 janvier ? Il le faudra, car ils sont sérieusement menacés sur leurs flancs. A droite, Emmanuel Macron, démissionnaire en août du gouvernement, revendique quelque 120.000 adhérents pour son mouvement En Marche!.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon a construit sa "France insoumise", rallié les communistes et, fort de bons sondages, veut s'imposer fin 2016 comme la principale force pour contrer François Fillon.
- Une primaire réussie à droite qualifie celui qu'on n'attendait pas
Pour sa toute première primaire, la droite française n'a pas été déçue: plus de 4 millions d'électeurs et, à la fin, un gagnant, François Fillon, que ni les sondages, ni les médias ni les autres concurrents n'avaient vu venir.
Pendant de longs mois, deux favoris, Alain Juppé, qui à 70 ans se rêvait enfin président, et Nicolas Sarkozy, qui avait repris les rênes du parti, se disputent l'affiche. Derrière, l'ex-Premier ministre Fillon, jadis taxé de "collaborateur" par Nicolas Sarkozy, programme thatchérien en bandoulière, rame.
François Fillon le 11 décembre 2016 à Sablé-sur-Sarthe
AFP/Archives
Au final, le troisième homme opère une remontée spectaculaire le dernier mois, fait un insolent 44% au premier tour, et met à la retraite deux éléphants de la politique, Sarkozy et Juppé. Mais, dans un paysage politique éclaté, avec des Français désabusés, un FN en embuscade, "la messe n'est pas dite" pour la droite qui n'a pas su par exemple attirer l'électorat populaire à son scrutin de l'automne 2016.
François Fillon doit désormais rassembler, à l'image de son organigramme de campagne très ouvert, y compris au centre droit.
"Il sait que ca va être difficile", disent ses visiteurs. Accusé de vouloir privatiser la sécurité sociale, comme l'a affirmé le premier Alain Juppé entre les deux tours, il se bat depuis un mois pour essayer d'éteindre l'incendie.
- Marine Le Pen, discrète pour préparer 2017
Marine Le Pen avait promis pour 2016 une année discrète, "à la rencontre des Français". Si la présidente du FN a passé une année en retrait, préparant son programme et ses troupes à l'échéance du printemps, elle ne s'est que très peu déplacée en province.
Cela devrait changer en 2017: elle prévoit de partir début janvier avec deux déplacements hebdomadaires, notamment à la rencontre des "victimes" du projet Fillon, son adversaire surprise, avant de lancer pour de bon sa campagne présidentielle début février à Lyon avec des "assises".
Marine Le Pen le 9 décembre 206 à Paris
AFP/Archives
Dans un paysage politique bouleversé en 2016, Marine Le Pen fait presque figure de pôle de stabilité sur la ligne de départ de la présidentielle, elle qui était déjà candidate en 2012.
Elle a plutôt reflué dans les sondages, passant de 27% à 24,5% d'intentions de vote en moyenne au premier tour entre décembre 2015 et 2016. Mais les sondages continuent à la qualifier systématiquement pour le second tour, lors duquel François Fillon la battrait largement (environ 66-34).
C'était l'enjeu de 2016, cela le restera en 2017: tout faire pour adoucir une image extrêmement clivante et éviter une mobilisation, lors d'un entre-deux tours éventuel, d'un "front républicain" contre elle.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.