3e dose pour tous, validité des tests PCR : ce que va annoncer le gouvernement

3e dose pour tous, validité des tests PCR : ce que va annoncer le gouvernement

Les présidents des groupes parlementaires ont été consultés par l’exécutif, mercredi 24 novembre, avant l’annonce de nouvelles mesures sanitaires. Selon nos informations, le gouvernement entend ouvrir la 3e dose à toute la population majeure à partir du 15 janvier. Le délai pour recevoir cette dose de rappel est ramené à 5 mois (et non plus 6 mois).
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Par Héléna Berkaoui

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Face à la reprise épidémique, le gouvernement s’apprête à annoncer de nouvelles mesures sanitaires. Après le Conseil des ministres, Gabriel Attal a évoqué une accélération de la campagne de rappel vaccinal ainsi qu’un durcissement du passe sanitaire. Des mesures qui seront précisées jeudi par le ministre de la Santé.

Selon nos informations, le gouvernement entend ouvrir la 3e dose à toute la population de plus de 18 ans à partir du 15 janvier. Le délai pour recevoir cette dose de rappel est ramené à 5 mois (et non plus 6 mois). Le délai de validité des tests PCR sera aussi réduit à 24 heures (contre 72 heures aujourd’hui). Enfin, l’exécutif souhaite voir le port du masque étendu.

Le gouvernement a exclu des mesures plus coercitives comme le confirmait Gabriel Attal : l’idée est de « ne pas avoir à revenir à des mesures de jauge et encore moins de fermetures, de couvre-feu ou de confinements ».

Avant les annonces d’Olivier Véran, le Premier ministre a consulté les présidents des groupes parlementaires. Les associations des élus locaux ont également rendez-vous avec l’exécutif, jeudi matin. « Je vais demander qu’on puisse très rapidement généraliser la troisième dose de vaccin à la population adulte », précisait le président du groupe LR avant la réunion avec le Premier ministre. Une attente visiblement partagée.

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Bruno Retailleau alerte par ailleurs sur les mesures à prendre dans les écoles où les enfants de moins de 12 ans ne sont pas éligibles à la vaccination. 6 000 classes sont actuellement fermées en France, contre un peu plus de 4 000 vendredi dernier, indiquait hier le ministre de l’Education nationale. Le sénateur LR Vendée regrette que l’Etat n’ait pas investi dans capteurs de CO2 pour endiguer la circulation du virus dans ces classes. L’abandon des campagnes de dépistages massifs dans les écoles fait est aussi regrettable comme le soulignait le socialiste, Bernard Jomier, hier sur publicsenat.fr.

Les annonces du gouvernement ne sauraient contenter le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. Et pour cause, il rappelle la position de son groupe : la vaccination obligatoire. « S’appuyer sur le volontarisme ne suffit plus. Il y a plus de 6 millions de personnes qui ne sont pas vaccinées. 6 millions c’est suffisant pour saturer les hôpitaux », prévient Patrick Kanner.

Alors que la validité du passe sanitaire est conditionnée à l’injection d’une 3e dose pour les plus de 65 ans, le sénateur socialiste du Nord redoute de voir cette mesure étendue à d’autres classes d’âge. « C’est une mesure discriminatoire qui met sur le même plan ceux qui ont reçu deux doses et ceux qui ne se sont pas fait vacciner », estime-t-il.

Pour le président du groupe centriste, l’esquisse de ces annonces « va dans le bon sens ». Alors que le nombre de cas quotidiens augmente de près de 80 % en une semaine et s’établit aujourd’hui autour de 20 000 cas par jour, Hervé Marseille s’inquiète du relâchement généralisé : « On a vu beaucoup de gens qui ne respectaient plus les gestes barrières, il faut renforcer le contrôle sur le passe sanitaire ».

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Le sénateur centriste des Hauts-de-Seine met aussi l’accent sur les capacités hospitalières. « On nous avait promis environ 7 000 lits supplémentaires, forcer de constater que les lits ne sont pas au rendez-vous. On en aurait même fermé si on écoute Delfraissy », s’inquiète Hervé Marseille. Une préoccupation partagée par le président du groupe écologiste. « On voit bien que même avec une couverture vaccinale forte, il y a des contaminations. La solution vaccinale est importante mais elle n’est pas suffisante », affirme Guillaume Gontard qui appelle à des mesures spécifiques de renfort pour l’hôpital.

Face à la 5e vague, certains politiques plaident pour le retour de la gratuité des tests PCR. Ce fut notamment le cas de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Michel Barnier. C’est une direction contraire que prend le gouvernement en ramenant le délai de validité du test PCR à 24 heures, contre 72 heures actuellement. Au Sénat, la gratuité des tests ne fait pas l’unanimité. « Il faut inciter à la vaccination. S’il y a un retour des tests gratuits, ceux qui veulent échapper à la vaccination se feront rembourser leur test et c’est la collectivité qui paiera », prévient Bruno Retailleau. Une position partagée sur les autres bancs.

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