[Série] 4 bonnes raisons de voir ou revoir « Charade » de Stanley Donen avec Audrey Hepburn et Cary Grant

[Série] 4 bonnes raisons de voir ou revoir « Charade » de Stanley Donen avec Audrey Hepburn et Cary Grant

Afin d’agrémenter votre été, Public Sénat vous propose de voir ou revoir de grands classiques du cinéma. Alors que diriez-vous d’un film plein de suspense mais qui est aussi une comédie remplie de romance ? Pour vous décider, voici donc 4 bonnes raisons de regarder « Charade » de Stanley Donen avec deux monuments du cinéma Audrey Hepburn et Cary Grant. Sorti en 1963, le film a depuis fait l’objet d’un remake en salle en 2003 sous le titre « La Vérité sur Charlie » avec Thandie Newton et Mark Wahlberg. On vous donne quatre raisons de revoir ce chef-d’œuvre du cinéma américain.
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A l’ambassade américaine de Paris, Regina Lampert apprend de la bouche d’un agent de la CIA, que son défunt mari, Charles et quatre complices ont dérobé 250 000 dollars au gouvernement américain pendant la Seconde Guerre mondiale.
Avant de mourir, ce dernier aurait récupéré, puis caché le magot, mais où ? Il a été retrouvé mort en pyjama, jeté d’un train à grande vitesse, muni d’objets du quotidien sans grande importance.
Ses complices de l’époque, persuadés que Regina peut leur indiquer précisément la cachette du butin, tentent de la faire parler par tous les moyens.

Commence alors une joyeuse course-poursuite dans la capitale française ponctuée de bagarres et de meurtres.
Dans ce jeu de piste, la jeune femme trouve aide et protection auprès de Peter Joshua, un américain rencontré par hasard à Megève, aux sports d’hiver. Mais l’individu d’apparence si charmante semble ne rien ignorer de l’affaire, et surtout des fameux 250 000 dollars… Suspense car si « Charade » désigne un jeu de devinette consistant à reconstituer un mot syllabe après syllabe, ce titre s’accorde à la perfection à l’enjeu du film : faire tomber les masques et découvrir la véritable identité des uns et des autres.

Un film à (re) voir… parce que Stanley Donen n’est pas que le réalisateur de « Chantons sous la pluie »

Réalisateur mais aussi ancien danseur à Broadway où il est devenu ami de Gene Kelly et chorégraphe, Stanley Donen est donc plus souvent associé à « Chansons sous la pluie » ou à « Mariage royal » où les amoureux dansent au plafond qu’à « Charade ».
Cependant dans cette comédie policière, la musique est omniprésente et la mise en scène est très chorégraphiée… Les personnages se poursuivent dans un Paris nocturne désert, finissent leur course folle dans les coulisses de la Comédie Français au Palais Royal, un vrai ballet où chaque geste est millimétré.

De même, les dialogues entre Audrey Hepburn et Cary Grant sont dits avec un débit mitraillette, l’un finissant avec délice les paroles de l’autre et ce dès leur première rencontre :

- Regina Lampert : « Tenez-vous à ce que nous faisions connaissance ? »
- Peter Joshua « Je n’en sais rien et vous ? »
- RL : Je connais déjà tellement de personnes qu’il faudrait que l’une d’être elle vienne à mourir pour que je puisse me permettre d’en ajouter une à la liste.
- PJ : Et bien si l’une d’elles disparaît faites-le moi savoir.
- RL : Lâcheur.
- PJ : Ça veut dire ?
- RL : Que vous êtes vite découragé… »


Un film à (re) voir… parce que « Charade » est un film où le tragique se mêle avec le comique

Le scénario du film n’est pas simple et au risque de vous spoiler, il n’est pas facile de vous raconter l’intrigue aux multiples rebondissements, mais la magie opère car ici le polar est très bien ficelé, les coups de théâtre se multiplient à vive allure et le ton reste toujours léger, à la limite du surréaliste parfois, dans une ambiance en « technicolors ».

Ainsi, quand l’héroïne découvre à la mort de son époux leur appartement totalement vide, elle déclare avec douceur et futilité en ce moment tragique : « Pour Charles, il n’y avait que les meubles. Je crois que je le préfère comme ça ! ».
Un peu plus tard, alors que les héros se retrouvent devant un spectacle de Guignol, ils doivent admettre, aux côtés d’enfant hilares, qu’ils ne comprennent pas l’intrigue et pourquoi ce gendarme veut arrêter Judy pour le meurtre de Guignol alors que ce dernier réapparaît bien vivant. « Charles lui est bien mort, conclut alors Regina Lampert, il ne faisait pas semblant, je l’ai vu, quelqu’un l’a jeté du train car il était mêlé à une chose horrible ».

 


Un film à (re) voir… parce que les costumes d’Audrey Hepburn sont signés Hubert de Givenchy et que le Paris des années 1960 est plein de charme


Tantôt profonde, tantôt espiègle mais toujours pleine de charme, Audrey Hepburn est, bien que de nationalité britannique, sans doute l’une des dernières stars de la mythique époque « hollywoodienne » des années 60.
Dans « Charade », comme auparavant dans « Sabrina » (1954) ou « Breakfast at Tiffany’s » (1961), la comédienne est habillée par le couturier Hubert de Givenchy.
Ici, elle enchaîne les tailleurs colorés alors même que son appartement a été dévalisé et ses placards vidés au début du film. Mais le style l’emporte sur la crédibilité du scénario.

Un souci de style et d’esthétisme que l’on retrouve également dans ce « Paris de carte postale » qui défile devant nous au fil des scènes… et au fil de la Seine lors d’un romantique dîner sur un bateau-mouche.
Tourné dans la Capitale en décors naturels à l’automne 1962, on peut voir des lieux qui existent encore, comme le théâtre de Guignol des Champs-Elysées, le marché aux timbres situé à quelques pas, mais aussi des ambiances aujourd’hui disparues à l’image du métro des années 1960 avec ses poinçonneurs et ses banquettes en bois.


Un film à (re) voir… parce que Parce que cette comédie pastiche les films hitchcockiens de l’époque
 

Le livre de Peter Stone, dont s’inspire le scénario s’intitulait initialement « The Unsuspecting Wife » (La femme qui ne se méfiait pas) rappelant certains titres de films du Maître du suspense, Alfred Hitchcock comme « L’homme qui en savait trop » (1956) ou encore « Une femme disparaît » (1938). Car dans la manière de filmer parfois haletante, le sens du suspense ou le caractère des personnages féminins candides mais forts à la fois, c’est l’esprit d’Hitchcock que l’on retrouve dans « Charade ».
Dernier clin d’œil du réalisateur Stanley Donen à celui de « Psychose », une curieuse scène où Cary Grant se douche… tout habillé !

Retrouvez « Charade » le 31 juillet à 21h sur Public Sénat et en replay
ici.

Distribution :
Audrey Hepburn : Regina « Reggie » Lampert

Cary Grant : Peter Joshua
Walter Matthau : Hamilton Bartholomew
James Coburn : Tex Penthollow
George Kennedy : Herman Scobie

Ned Glass : Leopold W. Gideon
Dominique Minot : Sylvie Gaudet
Jacques Marin : L’inspecteur Édouard Grandpierre

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