[Série] 4 bonnes raisons de voir ou revoir « Le Criminel » d’Orson Welles
Afin d’agrémenter votre été, Public Sénat vous propose de voir ou revoir de grands classiques du cinéma. Êtes-vous plutôt Audrey Hepburn ou Kim Novak… Gregory Peck ou Orson Welles ? Pour vous décider, voici par exemple 4 bonnes raisons de regarder « Le Criminel » du grand cinéaste et acteur américain Orson Welles. Sorti en 1946, le film s’inspire de la traque de criminels de guerre nazis disparus à la fin du conflit.

[Série] 4 bonnes raisons de voir ou revoir « Le Criminel » d’Orson Welles

Afin d’agrémenter votre été, Public Sénat vous propose de voir ou revoir de grands classiques du cinéma. Êtes-vous plutôt Audrey Hepburn ou Kim Novak… Gregory Peck ou Orson Welles ? Pour vous décider, voici par exemple 4 bonnes raisons de regarder « Le Criminel » du grand cinéaste et acteur américain Orson Welles. Sorti en 1946, le film s’inspire de la traque de criminels de guerre nazis disparus à la fin du conflit.
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Peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, l’inspecteur Wilson traque les criminels de guerre allemands. Au début du film, il facilite l’évasion de l’un d’eux en espérant qu’il le mène à son ancien supérieur, Franz Kindler.
Sans perdre de temps, Konrad Meinike, ancien chef d’un camp d’extermination le conduit donc malgré lui à Harper, petite ville du Connecticut où Franz Kindler y a refait sa vie sous le nom de Charles Rankin.
L’ancien nazi est désormais un professeur apprécié de tous au collège de la tranquille bourgade et s’apprête à épouser Mary, fille du respectable juge Longstreet.
Pour éviter les indiscrétions de Meinike, Charles le supprime. Wilson mène alors l’enquête…


Un film à (re) voir… parce que « Le Criminel » nous fait replonger dans les drames et les questionnements de l’immédiat après-guerre
Sans vouloir vous "spoiler" la fin du film, l’œuvre met en scène un personnage présenté comme le concepteur de l’idée de génocide dans l’Europe de l’Est sous domination nazie.
Exilé à Harper, il n’attend qu’une chose : que l’Allemagne reprenne les armes. Aspiration que le « gentil » Charles Rankin livre lors d’un dîner dans un monologue qui, seulement un an après la signature de l’Armistice a dû faire froid dans le dos à bon nombre de téléspectateurs : « Tout individu sincère voit le fond des choses, mesure l’abîme qui c’était ouvert, tandis que l’Allemand, écrasé, vaincu, suit encore la vision de ces dieux guerriers, exaltés par la musique de Wagner, il chevauche en esprit avec les Walkyries et reforge l’épée de Siegfried, et dans des assemblées secrètes, revit enfin l’espoir de remettre le monde au pied de l’Allemagne. Il est là, dans sa toute-puissance revêtue d’une armure de fer sous la bannière des chevaliers teutoniques. L’humanité souffrante appelle un messie mais pour l’Allemand, le messie ce n’est pas un angélique prince de la paix, c’est un autre Bismarck ou un autre Hitler ».


Un film à (re) voir… parce que c’est le premier film à montrer des images des camps de concentration

Tourné à Hollywood au lendemain de la guerre, le film est la première fiction à montrer l’horreur des camps. En effet, pour démasquer le criminel nazi Kindler, l’inspecteur Wilson fait visionner aux autres personnages des images des camps de concentration.
Une scène choquante pour les spectateurs des années 1940 à l’image dans le film de
Mary Longstreet qui détournant les yeux, hurle en s’enfuyant « mais pourquoi me faire voir toutes ces horreurs ? »

Moment crucial pour l’actrice du « Criminel » qui doit ensuite décider si elle dénonce ou non son infâme époux, mais également un grand tournant pour les accusés à Nuremberg. Eux aussi se rendirent compte de la force de ces images montrant l’inimaginable et de ce que cela impliquait pour le déroulement et l’issue de leur procès.


Un film à (re) voir… parce que le film était initialement destiné à John Huston
Le réalisateur de « Key Largo », « Des désaxés » ou encore « Des gens de Dublin », père de la comédienne Anjelica Huston est en effet l’un des scénaristes du film bien qu’il ne soit pas crédité au générique.
Le film a également été co-écrit par Victor Trivas, immigré russe qui a travaillé en Allemagne et en France avant de s’installer à Los Angeles.

Orson Welles ne devait être que comédien de ce film au scénario parfaitement maîtrisé, il en sera le réalisateur.

Un film à (re) voir… parce qu’Orson Welles considère « Le Criminel » comme son plus mauvais film
En effet, Orson Welles, acteur principal du film puisqu’il interprète le nazi Franz Kindler, aurait déclaré : « Il n’y a rien de moi dans « Le Criminel » […]. Je l’ai tourné pour montrer à l’industrie que je pouvais tourner un film standard hollywoodien, dans les limites du temps et du budget, et être un aussi bon réalisateur que n’importe qui d’autre ».

Après les échecs commerciaux de ses précédents films, « Citizen Kane » en 1941 et « La Splendeur des Amberson » en 1942, puis le tournage inachevé de « It’s all True », Welles avait dû se contenter de faire l’acteur. Avec « Le Criminel », il reprend sa carrière interrompue de réalisateur mais cette fois sur un projet qu’on lui propose.
Le film sera cependant nommé aux Oscars 1947 dans la catégorie du meilleur scénario et remportera le Lion d’or à la Mostra de Venise.

Alors pour vous faire votre opinion, retrouvez « Le Criminel » le 21 août à 22h30 sur Public Sénat et en replay ici.

Distribution :
Orson Welles : Charles Rankin / Franz Kindler
Loretta Young : Mary Longstreet
Edward G. Robinson : Inspecteur Wilson
Philip Merivale : Juge Longstreet
Richard Long : Noah Longstreet
Konstantin Shayne : Konrad Meinike

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