À 1 mois de l’élection présidentielle, le gouvernement présente son projet de loi d’orientation sur la sécurité

À 1 mois de l’élection présidentielle, le gouvernement présente son projet de loi d’orientation sur la sécurité

Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur est présenté ce mercredi en Conseil des ministres. Mais en raison des élections présidentielle et législatives à venir, le plan, qui prévoit 15 milliards d’euros supplémentaires, ne pourra être débattu au Parlement avant la prochaine mandature. Un calendrier qui interroge.
Public Sénat

Par Pierre-Louis Boucé

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Plus de bleus sur le terrain » et de moyens dans le domaine de la cybersécurité. C’est ce qui est au programme du projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi), présenté ce mercredi en Conseil des Ministres. Ces mesures font suite aux annonces d’Emmanuel Macron lors d’un déplacement en janvier à Nice.

Un large volet sur la cyberdéfense

D’après Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, la Lopmi « fait entrer notre sécurité de plain-pied dans le 21e siècle ». Le plan du gouvernement consacre 15 milliards d’euros supplémentaires à la sécurité dont « quasiment 8 milliards » aux investissements numériques, affirme le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a estimé que « les attaques terroristes de demain seront sans doute des attaques cyber », et annoncé le recrutement de « 1500 cyberpatrouilleurs ».

Le projet de loi prévoit également le renforcement des effectifs de policiers et de gendarmes. Le ministre de l’Intérieur a précisé que « 11 unités de forces mobiles, CRS et gendarmes mobiles » viendront remplacer les 15 supprimées « ces dix dernières années ». Parallèlement, 200 nouvelles brigades de gendarmerie nationale seront mises sur pied « dans les trois ans qui viennent », 500 d’entre elles ayant été également supprimées depuis quinze ans. Par ailleurs, la loi prévoit toujours le doublement des effectifs de terrain d’ici à 2030, que le président Macron avait appelé de ses vœux en janvier à Nice.

« C’est une mesure électorale »

Mais à l’approche de l’élection présidentielle, ce projet de loi ne pourra pas être examiné par les députés avant la prochaine mandature, soit à la fin du mois de juin. Philippe Dominati, sénateur LR de Paris et membre de la commission des finances, ne cache pas son désaccord. « Ce n’est pas un projet de loi, c’est une mesure électorale » affirme-t-il, arguant que le plan ne sera adopté qu’à la condition qu’Emmanuel Macron soit réélu en avril. À un mois du scrutin, le parlementaire déplore que « peu a été fait pendant cinq ans » sur le sujet de la sécurité et juge tardive l’initiative du gouvernement. Pourtant, rapporteur spécial du budget sécurité au Sénat, Philippe Dominati l’avait fait adopter en commission des finances en novembre dernier.

Mais au moment de l’annonce du texte par Emmanuel Macron en janvier, la droite fustigeait déjà le bilan du quinquennat en matière de sécurité par la voix du patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui pointait du doigt la hausse des violences aux personnes et des coups et blessures.

D’après le site du ministère de l’Intérieur, la Lopmi permettra également la mise en place « d’outils de gestion des grands évènements plus robustes », notamment dans le cadre de la Coupe du Monde de Rugby en 2023 et des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.

Dans la même thématique

À 1 mois de l’élection présidentielle, le gouvernement présente son projet de loi d’orientation sur la sécurité
3min

Politique

« Il faut sortir du macronisme, parce qu’il a fait beaucoup de mal à la démocratie », affirme Julien Aubert

Michel Barnier comme Premier ministre doit être « un choix d’opposition, de cohabitation » pour Julien Aubert. Sur la situation politique actuelle, Julien Aubert s’affiche en opposition à la politique menée par le camp présidentiel : « Le message des urnes en juin dernier, au premier comme au deuxième tour, c’est ‘on ne veut plus du en même temps, on ne veut plus d’Emmanuel Macron, et on ne veut plus du bloc central’ Qu’est-ce que l’on entend depuis quelques semaines ? Une reconstitution du bloc central ». Pour le vice-président des Républicains, « il faut sortir du macronisme, parce qu’il a fait beaucoup de mal à la démocratie, le ‘en même temps’ a fait beaucoup de mal à la démocratie ». Pour cela, Michel Barnier est « un excellent choix », à condition qu’il soit considéré comme « un choix d’opposition, de cohabitation » précise le vice-président des Républicains. En ce qui concerne les ministres pouvant composer le futur gouvernement, Julien Aubert estime qu’ « il ne sera pas compréhensible pour les électeurs d’avoir un gouvernement de gauche et de macronistes, alors que pendant 7 ans les Républicains ont déclaré qu’ils étaient un parti d’opposition […] et qu’ils avaient un problème de nature avec le macronisme ». Hier matin, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur a annoncé sa démission en diffusant sur X/Twitter sa lettre de démission adressée à Ursula von der Leyen. Dans ce courrier, l’ancien commissaire européen dénonce la gouvernance de la présidente de la Commission européenne : « Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles qu’en aucun cas vous n’avez discutées directement avec moi – et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège ». Pour Julien Aubert, le fait que « la présidente de la Commission européenne parvienne à forcer le choix d’un Etat fondateur de l’Union en lui faisant un chantage au portefeuille, cela montre bien que l’influence de la France s’est affaiblie ». Dans la foulée de cette démission, Emmanuel Macron a ainsi proposé Stéphane Séjourné pour remplacer Thierry Breton. Un choix que le vice-président des Républicains qualifie de « recasage ».

Le

Paris: Concertation Emmanuel Macron et Nouveau Front Populaire Elysee
10min

Politique

Gouvernement Barnier, destitution, retraites… Les hésitations de la gauche sur la stratégie à adopter

Le Nouveau Front Populaire (NFP) peine à porter une voix commune sur les prochaines échéances parlementaires, malgré la volonté partagée par l’ensemble des groupes de gauche de censurer le futur gouvernement de Michel Barnier. En outre, l’affrontement des derniers jours entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin interroge sur la place de LFI au sein de l’alliance.

Le

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
5min

Politique

Destitution : la procédure lancée par LFI va-t-elle pour la première fois passer le filtre du Bureau de l’Assemblée nationale ?

Mardi, la recevabilité de la proposition de résolution, déposée par le groupe LFI visant à « engager la procédure de destitution » à l’encontre du chef l’Etat sera examinée par le Bureau de l’Assemblée nationale. Si jamais, le Bureau décidait pour la première fois de transmettre la procédure de résolution à la commission des lois, de nombreuses autres étapes resteraient à franchir afin que la destitution prévue à l’article 68 de la Constitution soit effective.

Le

Current affairs question session with the government – Politics
8min

Politique

Gouvernement Barnier : vers « une confrontation beaucoup plus frontale qu’avant » au Sénat

Avec le soutien de la droite à Michel Barnier, le groupe LR va se retrouver dans la majorité gouvernementale. De quoi tendre les débats face au « front des groupes de gauche » ? Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, promet déjà une opposition musclée contre le « couple Barnier /Macron ». Il a demandé à ses troupes de « se préparer à une ambiance différente ». Mais pour le sénateur LR Max Brisson, « le Sénat restera le Sénat. Les clivages politiques ne sont pas du tout comparables à ce qu’ils sont à l’Assemblée ».

Le