A Arles, Hollande vante « l’engagement »… et son bilan
François Hollande, discret depuis son départ de l’Élysée le 14 mai sans être totalement effacé, a rompu vendredi soir à Arles son silence en...

A Arles, Hollande vante « l’engagement »… et son bilan

François Hollande, discret depuis son départ de l’Élysée le 14 mai sans être totalement effacé, a rompu vendredi soir à Arles son silence en...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

François Hollande, discret depuis son départ de l’Élysée le 14 mai sans être totalement effacé, a rompu vendredi soir à Arles son silence en prononçant un discours sur le thème de l'engagement, et en vantant au passage son bilan à la tête de l'Etat.

"Dans certaines périodes l'impopularité est nécessairement au rendez-vous", et il faut espérer que "l'histoire vous rende justice", a philosophé l'ancien président, s'exprimant devant environ 300 personnes en conclusion des travaux des "Napoleons", un réseau d'acteurs de l'innovation.

L'ancien président ressent-il de la frustration après avoir quitté l'Elysée ?, lui a-t-il été demandé. "Moi je crois que pour tout président, même celui qui a fait quatorze ans de mandat, (...) François Mitterrand, je suis sûr que quand il est parti il avait quand même de la frustration. L'idée que l'on aurait pu faire davantage, oui, l'idée que les résultats auraient pu apparaître plus tôt, sans doute. Finalement sur un septennat c'était possible", a-t-il répondu dans un demi-sourire.

Plus tôt dans la journée, l'ex-chef de l'Etat avait plus directement loué son bilan devant la presse. "Le temps de la récolte arrive, on le voit bien. J'avais encore sous les yeux des statistiques sur les créations d'emplois au cours du premier semestre, je laisse une situation qui, je crois, peut être utile à mon successeur" Emmanuel Macron, a-t-il souligné.

Durant son intervention de près d'une heure devant les "Napoleons", l'ex chef de l'Etat s'est gardé de tout commentaire direct sur l'actualité politique, respectant sa promesse d’observer une certaine "réserve", au moins dans une "première période".

Interrogé sur le rôle de la puissance publique, il a cependant semblé se faire l'écho de certaines associations, qui critiquent le désengagement de l'Etat dans la gestion de l'accueil des réfugiés.

François Hollande, alors président de la République, pose à l'Elysée, le 11 mai 2017.
François Hollande, alors président de la République, pose à l'Elysée, le 11 mai 2017.
AFP/Archives

"Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il y a des réfugiés, et il y a toujours eu une implication des associations très forte dans la politique d'accompagnement des réfugiés. Le risque c'est que l'Etat se défausse, délègue sa responsabilité à des associations, alors même que ce serait sa compétence. Ca ce n'est pas acceptable", a-t-il dit.

- 'Les pages on en écrit toujours' -

M. Hollande a aussi lancé une pique à Jean-Luc Mélenchon, sans le nommer, fustigeant "une forme de radicalité politique qui voudrait que l'on puisse faire du renvoi des dirigeants à tout moment un principe fondateur. Je ne suis pas sûr que ce soit le bon moyen, en tout cas ceux qui le proclament sont suffisamment depuis longtemps dans la vie politique pour ne pas avoir été menacés par (cette) politique", a-t-il raillé.

Revenant sur son action après les attentats de novembre 2015, il a justifié sa décision de convoquer le Congrès à Versailles, malgré la longue polémique suscitée par sa proposition d'étendre la déchéance de nationalité: "Le risque était que (le pays) connaisse un dislocation. Il fallait absolument le rassembler. C'est ce que j'ai fait notamment par un discours au Congrès à Versailles", a-t-il plaidé.

L'ancien président de la République, dont la parole est restée rare jusqu'à présent --il a publié quelques tweets et communiqués, notamment pour déplorer le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, et donné une interview à la presse régionale--, répondait à l'invitation des "Napoleons", dont les travaux d'été portaient cette année sur "l'engagement".

M. Hollande doit prendre à la rentrée la présidence de la fondation la France s'engage, prolongement du projet du même nom porté par l'ancien ministre de la Ville Patrick Kanner. La fondation, basée à la Halle Freyssinet à Paris, a d'ores et déjà levé environ 30 millions d'euros, selon M. Hollande. Un directeur général, Jean Saslawky, a été nommé en avril.

L'ex-chef de l'État, "en vacances" depuis début juillet, mais toujours très attentif aux destinées du PS, a-t-il tourné la page de la présidence de la République, comme l'y invitent certains socialistes?

"Les pages on en écrit toujours, d'abord je vais écrire un livre, si vous parlez de pages, voilà les pages que je vais remplir", a-t-il répondu vendredi à la presse.

Selon son entourage, l'ex-président est en tout cas convaincu d'une chose, "qu'il y a besoin de formations politiques, et du PS en particulier".

Partager cet article

Dans la même thématique

A Arles, Hollande vante « l’engagement »… et son bilan
2min

Politique

Travail le 1er mai des boulangers et des fleuristes : « Nous souhaitons évidemment protéger ce 1er mai, mais par contre nous souhaitons clarifier la situation »

Invitée de la matinale de Public Sénat, la sénatrice de Vendée, Annick Billon, a défendu les principes de sa proposition de loi visant à permettre aux fleuristes et aux boulangers d’ouvrir le 1er mai. Un texte qui vise à éviter que ces commerçants soient exposés à des amendes en cas d’ouverture.

Le

A Arles, Hollande vante « l’engagement »… et son bilan
3min

Politique

Conclave sur les retraites : « La réalité du travail fait que l’on ne peut pas tous travailler forcément jusqu’au même âge », souligne Laurent Berger

Ce jeudi, Laurent Berger, directeur de l’Institut Mutualiste de l’Environnement et de la Solidarité de Crédit Mutuel Alliance et Benoit Bazin, PDG du groupe Saint Gobain, étaient les invités de la matinale de Public Sénat. Auteurs du livre « Voies de passage », ils sont revenus sur le conclave sur les retraites qui s’est achevé la semaine dernière.

Le

Loi Duplomb : les sénateurs PS déposeront un recours au Conseil constitutionnel
2min

Politique

Loi Duplomb : les sénateurs de gauche déposeront un recours au Conseil constitutionnel

Dans la foulée de l’adoption de la proposition visant à lever les contraintes de l’exercice du métier d’agriculteur », les socialistes, les écologistes et les communistes du Sénat veulent contester devant les Sages les dispositions du texte, contraires selon eux aux principes de la Charte de l’environnement et à l’intérêt général.

Le