Les gestes sont précis. Professionnels sous l'aiguille d'une machine qui l'est tout autant. Il faut trois minutes - pas plus - à Liliana Gusatovic pour réaliser un masque qui demain rassurera ses utilisateurs quand il ne sauvera pas des vies. Comme chaque semaine, à l'heure du confinement, Pierre-Henri Gergonne nous chronique l'histoire de Brionne petite ville de l'Eure où la vie s'est figée.
Par Pierre-Henri Gergonne
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Tout est allé vite dans cette famille où le travail du tissu est une tradition. L'idée, c'est la sœur aînée de Liliana Gusatovic, Myriam qui lui a soufflé. Elle-même couturière chez Chanel à Paris, c'est elle qui a dessiné les patrons qui très vite sont arrivés dans atelier brionnais. « Il fallait quelque chose qui plaise et qui convienne ».
Le généreux pari est réussi et les masques désormais réalisés par Liliana sont loin de la froideur clinique des fameux FFP2 si rares et tant attendus... Mais au-delà des chatoyants coloris (100 % coton serré imprimé), c'est bien l'astuce de fabrication qui éveille l'attention et surprend. C'est dans les plis qui font la rigidité de l'objet que se glisse un filtre fait de tissu non tissé. Le changement régulier du masque devient inutile, seul celui du filtre est nécessaire comme un lavage quotidien de l'ensemble.
Fabrication de masques avec filtre en tissu non tissé - Brionne (Eure)
Pierre-Henri Gergonne (Public Sénat)
L'urgence et un certain pragmatisme ont fait le reste. « Pour valider le modèle, explique Liliana, nous avons fait appel à des professionnels de santé et à des pharmaciens. Faute de masques disponibles, notre modèle a été très apprécié et validé par leurs soins ». La production a été démarrée immédiatement et c'est aujourd'hui une centaine de masques qui sort quotidiennement de l'atelier et des mains expertes de Liliana. « Compte tenu de mes stocks de tissus, j'envisage la production de 1 200 pièces environ » espère la couturière pour qui ce geste doit rester gracieux. « Je ne veux pas être payé. Je fais cela uniquement pour rendre service ».
À Brionne, la pénurie de masques anti-virus a fait le succès de l'initiative brionnaise. Déjà 300 pièces ont été remises aux services de la mairie et celle de la commune voisine du Neubourg. La Poste, elle aussi dépourvue, a été généreusement approvisionnée et déjà l'Ehpad local, la ville de Bernay toute proche comme les services de l'intercommunalité se montrent intéressés. « Je crains que la demande ne se tarisse pas, soupire Liliana. Mes voisins me sollicitent comme certains villages des alentours ».
Fabrication de masques - Brionne (Eure)
Pierre-Henri Gergonne (Public Sénat)
Après le confinement, la couturière reprendra ses activités coutumières, la fabrication de vêtements professionnels et publicitaires dans le bourg qu'elle chérit. Mais aujourd'hui pour Liliana, l'avenir est bien de rester concentré sur l'aiguille de sa machine. Coudre des masques, ici à Brionne comme ailleurs, voilà l'urgence.
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