A Dubaï, la France courtise les investisseurs en vantant sa « transformation »

A Dubaï, la France courtise les investisseurs en vantant sa « transformation »

Le Premier ministre Edouard Philippe a vanté dimanche à Dubaï la "grande transformation" à l'oeuvre selon lui en France,...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le Premier ministre Edouard Philippe a vanté dimanche à Dubaï la "grande transformation" à l'oeuvre selon lui en France, poursuivant l'offensive du président Emmanuel Macron pour convaincre la scène économique internationale d'investir davantage dans le pays.

Après l'offensive de charme du président français devant des chefs d'entreprises du monde entier à Versailles puis à Davos (Suisse) le mois dernier, le chef du gouvernement a lancé un message aux investisseurs du Moyen-Orient en ouverture du "World Government Summit", sorte de "Davos du Golfe" organisé à Dubaï.

"La France vit une grande transformation" qui vise à "réparer le pays" et "préparer l'avenir", a déclaré M. Philippe devant un millier de personnes.

"Les grands, les bons gouvernements sont ceux qui posent des masses de granit qui permettent de construire durablement", a-t-il affirmé.

Il leur a décrit un pays qui, avec Emmanuel Macron, a fait "le choix d'écarter une génération" pour "passer à la suite" avec "le plus jeune président de la République qu'elle ait jamais élu".

Venu aux Emirats pour tenter de convaincre la riche fédération pétrolière d'investir davantage en France, pays qui comptait 3,71 millions de chômeurs fin 2017, le Premier ministre a assuré du "cadre favorable à l'investissement et aux entreprises" et du caractère "inéluctable et irréversible" de la baisse de la fiscalité des entreprises.

Commencé en anglais mais prononcé en français, le discours, aux nombreuses références à l'Histoire de France qui ont semblé parfois pointues pour son auditoire venu principalement du Golfe, a été accueilli par des applaudissements polis.

Lors de sa présidence, François Hollande avait déjà lancé en 2014 une offensive pour tenter de tuer le "French bashing" qui décrivait la France comme l'homme malade de l'Europe.

Mais selon M. Philippe, l'élection d'un jeune président à la tête d'un nouveau parti, écartant la Marine Le Pen, la candidate de la formation d'extrême droite Front national après les victoires surprise de Donald Trump et du Brexit, mais aussi l'embellie économique des derniers mois ont "commencé à changer le regard" sur le pays.

- 'du travail' -

Samedi, pour le premier jour de sa visite aux Emirats, M. Philippe avait rencontré successivement les dirigeants des deux grands fonds souverains émiratis puis le prince héritier d'Abou Dhabi, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

"Ce que j'ai senti, c'est leur intérêt soutenu à ce que nous faisions et aux perspectives qui s'offraient en France", a estimé M. Philippe, même si aucun nouvel accord ou contrat précis n'a été évoqué.

Paris veut attirer davantage de pétrodollars alors que les fonds souverains émiratis dont la jauge dépasse les 800 milliards de dollars (environ 652 milliards d'euros), ne comptent que trois milliards d'investissements en France.

"Il faut faire en sorte que notre pays soit plus attractif auprès des investisseurs étrangers, et il y a du travail", a reconnu M. Philippe samedi dans un discours devant la communauté française, sur le navire militaire "Tonnerre" amarré dans le port de Dubaï.

Dimanche, Edouard Philippe doit également profiter du sommet pour rencontrer le Premier ministre indien Narendra Modi.

Avec 35.000 Français aux Emirats, dont 25.000 à Dubaï, la richissime fédération accueille une des plus importantes communautés expatriées.

Devenus le carrefour du Moyen-Orient à l'entrée du Golfe, les Emirats sont aussi un partenaire stratégique majeur pour la France, avec trois bases militaires.

Samedi, M. Philippe s'était rendu sur une d'entre elles, d'où décollent des avions de combat Rafale pour frapper l'organisation Etat islamique en Syrie et en Irak.

Alors qu'une coupe budgétaire dans le budget des armées avait entraîné la première crise du début du quinquennat Macron, avec l'éviction du chef d'état-major Pierre de Villiers, le Premier ministre a souligné la hausse "considérable" des moyens militaires prévue dans la nouvelle loi de programmation militaire, avec près de 200 milliards d'euros mobilisés entre 2019 et 2023.

Dans la même thématique

A Dubaï, la France courtise les investisseurs en vantant sa « transformation »
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

A Dubaï, la France courtise les investisseurs en vantant sa « transformation »
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le