A Fréjus, Marine Le Pen passe à l’offensive et rassure ses troupes

A Fréjus, Marine Le Pen passe à l’offensive et rassure ses troupes

Au-delà de la passation de pouvoir à la tête du parti avec Jordan Bardella, Marine Le Pen entre en campagne avec un discours très offensif sur les thématiques chères au Rassemblement national. Pas de doute, la candidate d’extrême-droite est de retour.
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Par Marie Bremeau et Fabien Recker

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La veille, elle avait prévenu les journalistes lors d’un échange informel : « Vous allez parler de notre retour aux fondamentaux, mais nous ne les avons jamais oubliés ». Ce dimanche midi, les militants et élus locaux, présents au théâtre antique à Fréjus sous un soleil de plomb, les attendaient ces valeurs fondatrices du parti d’extrême droite. Ils n’ont pas été déçus !

Et Marine Le Pen, qui semblait échaudée par les différents échecs électoraux, est apparue conquérante, en forme, exposant avec ferveur les thématiques qu’elle souhaite imposer dans cette campagne. Avec en tête de gondole, son slogan : « Libertés, libertés chéries ».

Retour aux fondamentaux

Sur l’immigration, la candidate y est allée sans ambages.  « Il faut faire valoir le droit du peuple à rester lui-même, nous devons réaffirmer qui entre chez nous et à quelles conditions. » Dans son programme, Marine Le Pen s’engage à organiser un référendum sur un projet de loi rebattant les cartes de la politique migratoire.

« Les délinquants français en prison, les étrangers dans l’avion »

Sur la sécurité, elle a été longuement applaudie par ses partisans, complètement séduits par ses formules chocs, telles « les délinquants français en prison, les étrangers dans l’avion » ou encore quand elle dénonce « la talibanisation de certains quartiers ».

Puisqu’elle se pose en défenseure acharnée des libertés des Français, la candidate RN a bien sûr attaqué l’Union européenne, « la dictature de Bruxelles » et son « fiasco total » de la gestion de la crise sanitaire. Une Europe qu’elle ne veut plus quitter mais qu’elle veut revoir de fond en comble pour « éviter l’effacement de nos Nations ».

« Emmanuel Macron a désormais un bilan, il va devoir s’expliquer »

Finalement, rien de bien nouveau au RN. Mais ceux qui trouvaient la patronne du parti fatiguée, esseulée, ont aujourd’hui assisté à l’éveil d’une candidate qui y croit, et qui a tiré les leçons des échecs passés. « On a adopté une démarche de parti de gouvernement, sérieux, en évaluant la faisabilité de notre projet avec pragmatisme », explique son conseiller stratégique, l’eurodéputé Philipe Olivier. « On est beaucoup plus mature, beaucoup plus prêt au pouvoir et on va le démontrer pendant cette campagne. »

Durant cette matinée ensoleillée, pas un mot sur le trouble-fête Eric Zemmour. L’adversaire numéro un reste bien le président de la République, car au RN on n’envisage pas d’autre duel au second tour qu’un Macron-Le Pen. Avec semble-t-il un avantage certain par rapport à 2017 selon Philippe Olivier : « Emmanuel Macron a désormais un bilan. Avant il paraissait comme un homme nouveau, aujourd’hui il va devoir s’expliquer. »

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