A Japy, Hamon cible ses anciens collègues du gouvernement

A Japy, Hamon cible ses anciens collègues du gouvernement

Pour son premier grand meeting, à Paris mercredi, l'outsider de la primaire du PS Benoît Hamon a distribué sans compter les coups...
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Par Stéphanie LEROUGE

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Pour son premier grand meeting, à Paris mercredi, l'outsider de la primaire du PS Benoît Hamon a distribué sans compter les coups de griffe à ses anciens collègues du gouvernement, et fustigé "l'échec" du quinquennat tout en déroulant le détail de son projet.

Dans un gymnase Japy bien rempli, accueillant selon les organisateurs quelque 2.500 personnes, M. Hamon a entamé son long discours d'environ deux heures en dénonçant le "crime de guerre" qui est en train de se dérouler à Alep, demandant que les responsables soient traduits devant la "Cour pénale internationale".

Enchaînant sur la crise des migrants, l'ancien ministre de l'Education a rappelé la tradition d'accueil de la France, et dit la "honte (qu'il a) ressentie quand un Premier ministre issu des rangs de la gauche est allé tancer une chancelière allemande conservatrice pour lui dire de ne pas en faire autant en matière d'accueil des réfugiés". Dans son viseur bien sûr, l'ancien Premier ministre Manuel Valls, lui aussi candidat à la primaire du PS depuis la renonciation de François Hollande.

M. Hamon s'est pour sa part prononcé pour un accueil plus large des migrants, la création d'un "visa humanitaire" pour les réfugiés et la remise en cause des accords de Dublin qui obligent aujourd'hui à renvoyer les réfugiés dans le pays de l'UE où ils ont été enregistrés.

M. Hamon n'a pas non plus épargné son ancien comparse Arnaud Montebourg, avec qui il avait été évincé du gouvernement en août 2014, et qui est aussi désormais un de ses adversaires de la primaire: "je ne vais pas vous faire le numéro +attention à la vaisselle+, quand Benoît Hamon va débarquer à Berlin à Bruxelles on va entendre la France (...) La stratégie de la vaisselle cassée je n'y crois pas", a ironisé M. Hamon, qui plaide plutôt pour la réorientation de l'UE via la construction d'alliances avec les gauches européennes.

Le député des Yvelines a aussi rejeté la proposition de service civique ou militaire obligatoire de M. Montebourg.

- 'Césarisme' -

Autre cible de choix, Emmanuel Macron, dont Benoît Hamon a stigmatisé vertement la volonté de se refaire une "virginité politique" en critiquant les partis, tout en créant un parti "dans lequel il est dans "une relation directe avec la base", empreint de "césarisme", et où "il n'y a aucune forme d'intelligence collective". Il a par ailleurs jugé "injuste" sa décision de défiscaliser la distribution d'actions gratuites pour les cadres du privé.

De manière générale, M. Hamon a critiqué "l'échec sur l'essentiel" du quinquennat, selon lui symbolisé par plusieurs mesures en contradiction avec l'histoire de la gauche: la relative stagnation du Smic, qui "a plus augmenté sous le quinquennat de Sarkozy que sous celui de François Hollande", la décision de créer 10.000 places supplémentaires de prison, comme si la gauche avait renoncé aux mesures alternatives à l'incarcération, l'absence d'une politique de régularisation des sans-papiers.

Sans oublier la déchéance de nationalité, une mesure proposée par "calcul politique" et qui a été pour lui une "rupture (...) profonde, décisive, identitaire".

Tout au long d'un discours touffu qui a laissé la part belle à l'improvisation, M. Hamon a développé les grands axes de son programme: revenu d'existence universel, inscription dans la Constitution de la nécessité de protéger les biens communs, plan de sortie du diesel...

Pas de final en transe pour lui, sur le modèle d'Emmanuel Macron lors de son meeting de la Porte de Versailles samedi: perdu dans ses papiers, le député des Yvelines a fini par retrouver sa conclusion, appelant ses partisans à "allumer les lumières du futur" et à "faire battre le cœur de la France", son slogan de campagne.

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