A Levallois, la fin du règne Balkany aiguise les appétits
Fin de règne pour un couple symbole de la droite des Hauts-de-Seine: à Levallois-Perret, la succession des époux Balkany, duo incontournable...
Par Céline AGNIEL, Antoine GUY
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Fin de règne pour un couple symbole de la droite des Hauts-de-Seine: à Levallois-Perret, la succession des époux Balkany, duo incontournable pendant près de 40 ans, donne lieu à une campagne intense dont l'issue incertaine aiguise les appétits.
"Cette fois-çi, on a le choix !", s'exclame Lise, une habitante de 72 ans. Sur le marché installé devant l'hôtel de ville, plusieurs équipes de candidats distribuent des tracts, comme quasiment tous les jours depuis plusieurs semaines.
A la tête de la ville pendant plus de trente ans, les époux Balkany pensaient briguer un nouveau mandat mais ils ont jeté l'éponge après leur double condamnation à de la prison ferme en première instance fin 2019 pour fraude et blanchiment et l'incarcération du maire LR.
Depuis l'annonce de leur retrait en décembre et alors que leur deuxième procès en appel se tient à Paris, leurs adversaires croient en leur chance.
Dans cette minuscule commune des Hauts-de-Seine (2,4 km2), l'une des plus denses d'Europe avec 26.300 habitants au km2, les sept candidats déclarés doivent pratiquement jouer des coudes pour tracter sans se marcher dessus.
Limitrophe de la capitale, la ville suscite les convoitises: elle est riche, en vue et abrite de nombreux sièges sociaux.
Ancien fief ouvrier du PCF, Levallois a été transfiguré durant l'ère Balkany. Les friches industrielles ont laissé place à des appartements de standing peuplés de cadres CSP+. L'immobilier s'y négocie autour de 10.000 euros le m2.
Fidèles à leur réputation de couple omnipotent, Patrick et Isabelle Balkany ont seuls décidé du choix de leurs poulains pour reprendre les rênes de la ville, avec le soutien de LR.
Isabelle Balkany s'adresse à la presse après la première audience au Palais de Justice de Paris, le 11 décembre 2019
AFP
"C'est un passage de relais", dit la maire par intérim Isabelle Balkany, "plume" de ses successeurs désignés durant la campagne.
La tête de liste Agnès Pottier-Dumas, 34 ans, a travaillé dix ans aux côtés de Patrick Balkany, comme attachée parlementaire et directrice de cabinet. Son numéro 2, David-Xavier Weïss, proche d'Isabelle, a été l'un de ses plus fidèles adjoints.
L'"héritage Balkany", ces deux-là ne le renient en rien. "La qualité de vie, la sécurité, la propreté, des crèches, des centres de loisirs, des parcs...", énumère à l'envi le duo, estampillé #TeamBalkany jusque sur ses affiches de campagne.
"Le boulot est fait, tout est construit, tout est bien", estime Mme Pottier-Dumas.
Liès Messatfa, ancien socialiste désormais candidat du Mouvement radical, y voit au contraire une forme d'immobilisme: "Depuis 2014, ils ont baissé de 65% les dépenses d'investissement, comme si la ville était terminée".
- Pratiques "révolues" -
Autre grief de l'opposition: "le clientélisme". "Un maire est là pour répondre aux attentes de ses concitoyens", rétorque Mme Pottier-Dumas. Ses adversaires, à commencer par l'opposant historique Arnaud de Courson (DVD), parient sur un besoin de renouveau et de transparence au sein de l'électorat.
Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret et Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret, lors du conseil municipal de la ville, le 15 avril 2019
AFP/Archives
"Les pratiques de l'ère Balkany sont révolues", veut croire celui qui avait porté les couleurs de LR aux dernières législatives. Comme d'autres candidats, il souhaite qu'un membre de l'opposition siège dans les commissions d'attribution (HLM, crèches, etc.) pour rompre avec des pratiques jugées opaques.
"Ils veulent juste des indemnités", raille M. Weïss, qui n'entend pas changer de mode de gouvernance.
Face à la majorité sortante et à Arnaud de Courson, LREM et sa candidate Maud Bregeon espèrent se mêler à la lutte. A 28 ans, cette ingénieure s'est lancée dans une ville qui a placé LREM en tête de tous les scrutins depuis la présidentielle et dont la sociologie correspond à l'électorat macroniste.
Depuis le départ des Balkany, Levallois fait partie des objectifs prioritaires de LREM dans le département.
Contrairement à sa femme encore très impliquée dans la campagne, l'ancien baron des Hauts-de-Seine, affaibli et écroué, a tourné la page de près de quarante années de vie politique levalloisienne, selon des proches.
Pour le sociologue Eric Doidy, auteur d'une enquête sur Levallois, le départ du couple signe la fin d'un "système" qui "reposait beaucoup sur sa personnalité", son "aspect +fort en gueule+, capable de vous mettre à l'aise sans chichi".
"Le personnel politique actuel a peut-être moins cette aisance relationnelle" qui rendait "attachants" des élus qui "s'arrangeaient avec les règles", estime l'universitaire.
Alors que François Bayrou imagine l’organisation d’un référendum sur les économies à réaliser dans le prochain budget, les responsables de la commission des finances du Sénat ne suivent pas. « Ce n’est pas la bonne solution », selon le rapporteur LR du budget, Jean-François Husson. « Tout ce qui est référendum, c’est par principe un contournement » du Parlement, ajoute le président PS de la commission, Claude Raynal.
A la Sorbonne, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont successivement appelé les chercheurs menacés par l’administration Trump à se « réfugier » en Europe. Pour cela les deux dirigeants ont annoncé de nouveaux investissements et promettent un soutien durable à la recherche scientifique.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député européen, Bernard Guetta revient sur la relation franco-allemande au moment où Friedrich Merz s’apprête à devenir chancelier. Le député européen anticipe un réalignement des positions des deux pays sur des sujets majeurs comme la défense de l’Union européenne.
Les décisions de Donald Trump d’augmenter les droits de douane ont bouleversé les marchés financiers. Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), président du Forum de Paris sur la paix, et coordinateur des instituts Jacques Delors, analyse le phénomène sur le plateau d’Ici L’Europe, interrogé par Caroline de Camaret.